lundi 29 mai 2017


INSA de LYON - MAURINCOMME - INSA LYON 5717 – Chapitre 6-4 : l’amorce de la transformation ?

Après les cinq ans de premier mandat, les électeurs du candidat issu du secteur privé n’ont pas constaté la moindre amorce de transformation en matière budgétaire. Ils avaient peut être espérer élire une personne imaginative en matière de recettes nouvelles. Malgré son expérience pluriannuelle de Vice-président Communications et Marketing dans ses anciennes fonctions, M. le Docteur E. Maurincomme n’a même pas continué l’effort de son prédécesseur pour développer la Fondation INSA, encore naissante, en s’impliquant personnellement dans la recherche de nouveaux partenaires. Force est de constater que les recettes du budget de l’INSA n’ont pas augmenté grâce aux initiatives de la nouvelle direction. Elle a juste réduit certaines dépenses liées essentiellement à la formation.

Le développement des filières de formation par apprentissage a apporté de nouvelles sources de financement par l’intermédiaire du travail des départements de formation. Leurs crédits contribuent à amortir les effets des lacunes structurelles en permettant le renouvellement du petit matériel de travaux pratiques et des stations de travail numériques. Mais ces filières ne sont pas exploitées correctement pour augmenter le potentiel de recherche des laboratoires et avoir ainsi un effet multiplicateur sur le nombre de personnes productives en formation et en recherche. De plus, depuis 2016, les plus anciennes filières de formation par apprentissage sont littéralement taxées de façon inéquitable au point de démotiver les coordonnateurs qui  les ont créées et gérées en se souciant avant tout de l’intérêt collectif. La nouvelle direction a un pouvoir inégalé pour détruire le dynamisme d’équipes opérationnelles  tout en s’attribuant les résultats qu’elles ont obtenus.

La seule tentative d’augmentation des recettes projetée par la direction a été la fusion avec l’Ecole Supérieure de Chimie, Physique, Electronique de Lyon (CPE), établissement privé sous tutelle de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lyon, de la Fondation Scientifique de Lyon et du Sud-est, et de l’Institut Catholique de Lyon. M. le Docteur E. Maurincomme a caressé l’espoir irréaliste de former un nouvel ensemble doté du statut de  Grand Etablissement pour pouvoir notamment fixer plus librement le montant des droits de scolarité et ainsi les augmenter à loisir. Cette initiative, très discrète en interne car potentiellement polémique avec un rapprochement « public-privé », avait reçu un nom de code  « projet Guimet » en attendant de l’annoncer officiellement dans l’INSA… Fort heureusement, ce projet « confidentiel » n’a pas vu le jour. Toute personne connaissant d’une part la loi de 2013 régissant la constitution des Grands Etablissements, et d’autre part le milieu de l’enseignement confessionnel lyonnais, sans oublier une anticipation de la réponse prévisible des tutelles, pouvait facilement prévoir l’issue fatale de cette idée. Cette expérience a simplement montré l’incapacité de la direction à estimer correctement les chances d’aboutir d’un avant projet avant de passer à la phase de conception. Tout dirigeant digne de ce nom doit étudier le milieu dans lequel il évolue avant d’intervenir. C’est une méthode indispensable, il faut d’abord s’approprier l’existant pour concevoir valablement des évolutions positives. Il a été constaté que M. le Docteur E. Maurincomme méconnaissait  encore totalement le milieu de l’enseignement supérieur lyonnais après trois ans d’exercice. La fréquentation des élus de la mairie de Lyon et de la Métropole n’est pas suffisante pour se familiariser avec les cuisines lyonnaises, celle de la Presqu’île est très différente de celle de la colline de Fourvière.

Dans le contexte économique actuel, les possibilités de croissance n’existent que par la création d’activités nouvelles pouvant dégager des excédents d’exploitation. Pour un établissement d’enseignement supérieur, un développement naturel serait l’ingénierie pédagogique à l’étranger et la formation de formateurs étrangers. Le marché existe et il est déjà largement exploité par les établissements américains et anglais. La France a un atout primordial, elle peut proposer un modèle différent des universités classiques dont la réputation est excellente pour préparer des chercheurs mais de piètre efficacité pour les formations adaptées aux besoins de l’industrie. Il y a (ou avait) des opportunités à saisir notamment en Chine et au Maghreb. Des groupes d’établissement comme les Ecoles Centrales, les Arts et Métiers, le groupement des écoles d’aéronautique, le groupe des Ecoles Polytechniques Universitaires se sont engagés dans cette voie. Ils ont créés des Instituts Franco-chinois avec des partenaires à Beijing, Shanghai, Nanjing, etc… Deux Universités Polytechniques chinoises ont manifesté leur intérêt pour le modèle INSA. Aucune des propositions n’a reçu la moindre attention de la part de la direction, et ce malgré la présentation d’avant-projets chiffrés. On aurait pu croire qu’un cadre issu d’une société  internationale, et ayant travaillé sur 3 continents, s’empare de projets de grande envergure permettant d’augmenter le nombre des enseignants et enseignants-chercheurs INSA, et d’accéder à de nouvelles sources de financement,  tout en contribuant à la politique nationale de développement des relations économiques, culturelles et scientifiques avec des pays importants. Rien n’a été fait dans cette direction pendant le premier mandat de M. le Docteur E. Maurincomme, bien au contraire, et il serait étonnant de voir un changement de politique dans ce domaine pendant le second mandat. Le principe de l’équilibre financier demeurera la gestion de la pénurie pour la mission de formation initiale de l’INSA de Lyon !

L’un des trois piliers de la candidature de M. le Dr E. Maurincomme à la direction de l’INSA en  2011, repris pour la reconduction d’un mandat en 2016, était une politique internationale volontariste pour atteindre le top 5 (ou le top 10 ?) des écoles d’ingénieurs européennes ! Ce défi est apparu étrange aux connaisseurs vu qu’un tel classement international n’existe pas. A quelques exceptions prés, les écoles d’ingénieurs sont un type d’établissement typiquement français en Europe. L’équipe de direction de M. le Professeur A. Storck, avec M. le Professeur J.-C. Bureau puis avec M. le Professeur M. Raynaud à la Direction des Relations Internationales, avait développé les RI de l’INSA de Lyon jusqu’à un niveau cohérent avec la renommée de la plus grosse école post-bac française, notamment avec la conclusion de nombreux accords de coopération, l’aide des programmes Erasmus-Socrates et Leonardo de la Commission Européenne, ainsi que les financements de la Région Rhône-Alpes. Cette activité à l’international était un des fleurons de l’établissement en 2011, mais à la fin du premier mandat de M. le Docteur E. Maurincomme, on peut constater les effets de l’incurie de l’équipe de direction actuelle sur une prétendue internationalisation croissante.  Le pourcentage des départs à l’étranger des étudiants a certes augmenté car le Conseil Régional a donné la priorité aux échanges de six mois sur ceux d’un an pour des raisons évidentes de «rentabilité »  politique  par le grossissement des chiffres. Selon l’Usine nouvelle, en 2011, 14% des étudiants de l’INSA de Lyon sont partis à l’étranger pour une formation, ce chiffre est passé à 17% en 2015. Cette petite progression cache une réalité plus dérangeante : en 2011, l’INSA de Lyon était classée en 12ème  position par « l’Usine Nouvelle» en matière d’activité internationale pour ses étudiants. Avec le même critère de comparaison, l’INSA de Lyon est passé à la 19éme place en 2015. A titre comparatif, l’UTC a envoyé  30% de ses étudiants à l’étranger la même année. Le classement de 2016 ne reprend pas le même critère qu’en 2015, le nouvel indicateur est le nombre de doubles diplômes obtenus par les étudiants d’une promotion. Les premiers du classement affichent 40 à 50 doubles diplômés par an alors que l’INSA de Lyon, ex aequo cette fois avec l’UTC, en a déclaré 10 et obtient  la 17éme place. Il faut remarquer que cet indicateur « absolu » est de plus très favorable aux grands établissements. Pour être plus représentatif de l’internationalisation des  formations,  ce nombre de doubles diplômés aurait du être rapporté au nombre total de diplômés d’une promotion. L’INSA aurait alors plongé dans les profondeurs de ce classement…  Pour l’étude comparative de  2017,  « L’Usine Nouvelle » est revenue à un critère composite plus représentatif de la réalité en calculant la moyenne des pourcentages d’étudiants étrangers en cycle ingénieurs,  d’étudiants ayant fait un stage de longue durée à l’étranger,  d’étudiants ayant fait au moins un semestre académique à l’étranger, et de doubles diplômés à l’étranger. Ce classement dit à l’ouverture internationale est révélateur du sucés de la politique  RI de M. le Docteur E. Maurincomme. Il sera difficile  de prétendre au top 5 des établissements européens quand on pointe seulement à la  30ème place en France et largement derrière les trois Universités de Technologie classées respectivement à la  7éme, 13éme et 23éme places. Le classement de « L’étudiant » est un peu moins sévère pour l’INSA de Lyon en incluant un critère d’apprentissage des langues mais la position de l’établissement reste bien en deçà des 10 premières écoles pour l’ouverture internationale avec une 18ème place.

La réalité des chiffres prime sur n’importe quel effort de communication à vocation marketing sur le site web de l'INSA de Lyon. Il faudrait mieux analyser les causes de cette descente dans la hiérarchie des établissements qui avaient misé sur l’international pour se développer. Les causes principales sont évidentes : le manque d’intérêt du directeur en place pour ce nouvel axe de développement et sa méconnaissance du monde universitaire international. Aucune stratégie n’a été définie  en cinq ans pour continuer le développement des relations internationales au bénéfice des étudiants et de l’établissement. Les recommandations du Conseil d’Administration formulées en 2012 avec l’appui des membres externes n’ont pas été suivies. Les tentatives de dynamiser les actions de la Direction des Relations Internationales ont toutes reçues une fin de non recevoir. Le dévouement d’un universitaire comme M. le Professeur G. Jacquet, ex Directeur du Département GMD,   pour assurer la direction adjointe des RI s’est soldé par sa démission rapide.  Après la période 2001-2011, il aurait fallu analyser les points forts et les points faibles de la politique RI. Ce service ne devrait pas être qu’une entité administrative uniquement destinée à gérer les bourses d’études à l’étranger, et les  placards de classement des  conventions signées avec les universités étrangères. Cette direction comportait une partie fonctionnelle qui a disparu totalement en  2011.

Le point fort de l’INSA de Lyon est encore heureusement le nombre d’étudiants étrangers formés par les départements après leur formation en premier cycle ou leur admission directe. Les filières EURINSA, ASINSA, et AMERINSA sont des formules remarquables pour préparer les étudiants étrangers à l’entrée dans les départements. Les deux ans de pratique de la langue française et la remise à niveau en mathématique pendant le premier cycle sont des atouts primordiaux. La qualité est à maintenir et le nombre d’étudiants étrangers admis est à discuter. Faut-il se maintenir à 22 % d’étudiants étrangers en cycle ingénieurs ou faire croitre légèrement ce pourcentage sans atteindre un niveau incompatible avec une certaine xénophobie franchouillarde ? Cette question est à traiter en Conseil d’Administration après une étude auprès des Directeurs de Départements et des filières concernées pour se fixer des objectifs réalistes. La moyenne sur les 50 premiers établissements du classement est à 17,5%, avec le max aux environs de 40%.

Un des points faibles des RI de l’INSA de Lyon a toujours été le faible nombre d’étudiants partant en stage de longue durée à l’étranger. C’est le moyen le plus efficace pour perfectionner une langue étrangère et pour accéder à la logique d’une culture scientifique et technique différente de celle donnée aux étudiants depuis l’école primaire, voire l’école maternelle. Dans les années 2000, cet axe de développement des destinations a été évoqué avec les quelques bourses Leonardo obtenues par la DRI de l’époque mais il faudrait constituer un fichier consistant de sociétés étrangères disposées à accueillir les étudiants français en stage de 5 ou 6 mois. Cette action serait stratégique et nécessite des moyens dépassant largement les compétences et capacités actuelles de la DRI. Le chiffre de 95 % atteint par Polytechnique est un sans doute un rêve illusoire pour un établissement qui doit trouver environ 1000 stages par an regroupés pour la plupart sur un seul semestre mais augmenter notablement le chiffre actuel de 12% environ pourrait être un noble défi pour un ancien cadre d’une société internationale qui a travaillé en Europe et aux Etats-Unis…. Un projet quadriennal pourrait être défini par le Conseil d’Administration pour atteindre un objectif si les Relations Internationales rentraient dans la stratégie de l’établissement… La moyenne des étudiants français effectuant un stage d’un semestre à l’étranger est voisine de 26%.

            Le rendement intellectuel des échanges académiques d’un semestre reste à prouver. Les départements de spécialité ont un retour d’expérience de deux décennies sur le sujet. Ils pourraient établir un rapport documenté. Ce n’est pas la formule à privilégier malgré sa généralisation galopante plus démagogique qu’efficace. Souvent, les étudiants français accueillis dans les universités étrangères se retrouvent à vivre avec des étudiants étrangers d'autres pays en échange comme eux mais pas avec des natifs du pays d’accueil. Ces conditions de la vie quotidienne ne sont pas l’aspect le plus négatif pour le perfectionnement de la langue si tout le monde ne finit pas par communiquer dans l’anglais de qualité internationale. Le semestre académique est souvent raccourci par des difficultés d’installation rencontrées à l’arrivée. Un mois de cours perdu sur quatre est fréquent, ce n’est pas une proportion négligeable. Hormis la difficulté à trouver des modules de formation  équivalents à ceux pouvant constituer les ECTS du semestre correspondant à l’INSA, il y a le problème du niveau effectif de l’enseignement. Dans les pays anglo-saxons notamment, l’abstraction au niveau L est inférieure à celle qui est pratiquée à l’INSA de Lyon, sauf dans des établissements comme Oxford ou Cambridge où nos étudiants ne peuvent pas aller.  Si on ajoute à ce tableau, l’irresponsabilité totale de l’établissement d’accueil sur la délivrance du diplôme final, le système de transfert de crédits ECTS ne garantit pas la qualité de l’acquisition des connaissances pendant le stage académique. La pratique montre que les étudiants en échange académique semestriel ne sont pas en grande majorité évalués comme les étudiants préparant le diplôme de l’établissement d’accueil. C’est une réalité que les universitaires de chaque pays connaissent, cette situation s’est notablement aggravée lorsque la durée des échanges académiques est passée d’un an à un semestre. La moyenne nationale est environ de 40%  d’étudiants partant en stage académique avec 44% pour l’INSA de Lyon. Une réflexion devrait être conduite au niveau de l’INSA pour décider si cette formule de formation à l’étranger doit continuer à être développée pour faire du chiffre, sans se soucier de sa faible efficacité proche des stages linguistiques de vacances scolaires, ou s’il faut se tourner vers une autre voie garantissant le niveau académique de nos diplômés et l’appropriation d’une culture étrangère.

            Dés 2000, certains départements de spécialité ont démarré le développement des doubles diplômes pour offrir des échanges académiques de bonne qualité. La formule alliait les bases fondamentales de l’INSA avec le cursus des troisième et quatrième années de spécialités à une formation de deux ans à l’étranger dont le stage industriel de 6 mois et le projet de fin d'études. Le financement pouvait être assuré pour un an environ entre une bourse Socrates-Erasmus et une bourse Rhône-Alpes. Le principal inconvénient était l’allongement du cursus d’une année, condition imposée à l’époque par la CTI mais tout à fait réaliste par rapport au but qualitatif poursuivi. Il est étonnant de constater que, 17 ans après, le nombre de doubles diplômés est devenu un critère reconnu d’ouverture internationale. Le nombre d’étudiants pouvant profiter de cette formule n’a pas beaucoup augmenté depuis la mise en place des différents doubles diplômes. Il pourrait être intéressant de développer les contacts existants et d’en établir des nouveaux pour atteindre au moins dans un premier temps la moyenne de 14% de doubles diplômés soit trois de plus qu’actuellement ! Une solution pourrait être conçue en couplant les échanges académiques semestriels ou (et) les stages industriels à l’étranger pour que les étudiants obtiennent un diplôme d’une Université étrangère en deux ou trois semestres académiques et pas seulement un relevé de notes ECTS.

L’amélioration de l’ouverture internationale de l’INSA de Lyon est plus une question de volonté politique qu’une question de faisabilité. Il est difficile d’être optimiste pour un meilleur futur RI avant 2021.Malgré le rapport efficacités/cout salarial extrêmement faible, le choix et le maintien de la personne placée à la tête de la Direction des Relations Internationales est un des éléments révélateurs de l’absence d’ambition de M. le Docteur E. Maurincomme dans le secteur des RI de l’établissement. A moins d’ignorer délibérément la réalité du monde universitaire, on ne limite pas l’action RI à de l’administration basique et procédurale confiée à une responsable sans aucune expérience ni compétence académique dans les spécialités de l’INSA. Les accords signés entre les établissements universitaires ne sont pas que des documents formels d’importance bureaucratique majeure.  Si les conventions de coopération  existent et fonctionnent, c’est en général parce qu’elles ont été initiées et gérées par des individus qui se connaissent à travers des relations académiques devenues étroites. De plus, le sectarisme universitaire est universellement répandu sur toute la surface du globe. Tous les pays ont malheureusement  hérité, peu ou prou, de la tradition anglo-saxonne. Les responsables universitaires de haut niveau ne discutent sérieusement de développement de nouvelles relations qu’avec leurs pairs.  Et la fonction ne fait pas le moine, ce sont les titres universitaires au delà du doctorat qui comptent. Dans de nombreux pays, un Professeur d’Université, doyen d’une faculté ou Président (vrai Président) n’accordera qu’une attention polie aux interlocuteurs qui  n’ont pas le grade de Professeur à moins que ceux-ci soient porteurs d’affaires très intéressantes. Cette vision assez caricaturale est très proche de la réalité et aucun Don Quichotte ne la changera avant longtemps. Les personnes importantes pour les relations internationales d’un établissement d’enseignement supérieur sont celles qui peuvent nouer des contacts avec leurs collègues étrangers qui vont, soit envoyer ou recevoir des étudiants, soit travailler sur des sujets communs. La formalisation administrative des relations est évidemment nécessaire mais que complémentaire aux actions communes de deux ou plusieurs personnes qui poursuivent des buts académiques et scientifiques communs. Ne pas placer un universitaire à la direction des relations internationales est une erreur fondamentale que l’INSA de Lyon paie à retardement et continuera de payer longtemps faute de propositions de développement pour se maintenir à une place convenable. Dans la dynamique actuelle des établissements, quand on ne progresse pas en même temps que les autres, on recule.

            La responsabilité de Melle le Docteur M.-P. Favre, la Directrice des Relations Internationales, dans la chute de l’INSA de Lyon dans les classements comparant l’ouverture à l’international des écoles d’ingénieurs doit être vraisemblablement partagée. Peut-être a-t-elle été force de proposition pour le développement d’actions originales en continuité avec les résultats apportés par ses prédécesseurs aux RI dont elle a été l’adjointe ? Il est permis de se poser la question en analysant l’engagement effectif de M. le Docteur E. Maurincomme dans différents grands projets internationaux. M. le Directeur sait chanter, a posteriori, les mérites politiques d’INSA EuroMed, ses collègues directeurs des 5 autres INSA de métropole doivent apprécier sa prose sur ce sujet en comparaison du  désintérêt manifesté pendant la phase de mise au point du montage avec l’Université de Fez. Le pilote du projet, lancé au niveau des  gouvernements marocains et français, est  M. le Professeur J.-L. Billoët, ex-Directeur de l’INSA de Rouen. L’INSA de Lyon représentant environ 40% des moyens du groupe INSA, les INSA de Toulouse, Rennes, Strasbourg, et Val de Loire s’attendaient à une participation de chaque partenaire à une hauteur proportionnelle à ses moyens. Des collègues de Lyon ont participé très activement à la conception des programmes des cinq années de diverses spécialités. Le directeur de l’INSA de Lyon s’est tellement impliqué dans cette création du premier INSA à l’étranger que ces enseignants-chercheurs ont abandonné toute forme de participation à ce défi. Des problèmes de base comme la rémunération des collègues en mission ou en détachement dans cet établissement ne sont toujours pas réglés début 2017. Les enseignants français doivent être tellement bien épanouis à l’Université de Fez  que leurs couvertures en assurance maladie et les cotisations aux caisses de retraite ne sont que des détails insignifiants inutiles à prendre en compte. Ce manque d’attention à la situation des personnels relève d’une irresponsabilité patente. Dans les années 1980, l’INSA de Lyon avec les Arts et Métiers a participé au démarrage de l’Institut National de Génie Mécanique à Boumerdes en Algérie. Toutes les dispositions matérielles et financières avaient été prises pour que les personnes partant dans cet établissement ne rencontrent aucune difficulté matérielle. On peut s’étonner qu’un cadre supérieur international ayant travaillé sur 3 continents ne prenne pas les mesures nécessaires pour garantir les ressources de son propre personnel.
          La différence entre le CV de M. le Docteur E. Maurincomme et son manque d’engagement dans la politique RI de l’INSA de Lyon est pour le moins étrange. Au lieu de développer l’existant, on constate un désengagement rampant. Le contrat du Master Esso avec l’Université de N’Djamena au Tchad a été « transféré » à INSAVALOR. Le développement  du  double diplôme avec la Northwestern Polytechnical University de Xi’an en Chine a été confié au groupe INSA alors que Lyon reçoit plus de 80% des étudiants impliqués dans ce programme. Cette université avait proposé de créer avec ses moyens une section internationale francophone sur le modèle INSA, leurs responsables attendent toujours une réponse de la direction de Lyon… L’Université Beijing Jiatong a aussi sollicité l’INSA de Lyon pour créer dans un campus international un INSAschool  pour la rentrée 2018. Les locaux flambant neufs ont été inaugurés en 2016 et ils sont équipés de tout le matériel pédagogique standard. Un établissement américain et une université anglaise ont ouverts des formations sur ce campus en 2016 et 2017. M. le Docteur E. Maurincomm a refusé de piloter ce projet et l’a transmis au groupe INSA. C’est évidemment un choix judicieux pour garantir son lancement et son succès, les INSA de Toulouse, Rennes, Rouen, Strasbourg, et Val de Loir figurent dans le bas du classement Ouverture Internationale de l’Usine Nouvelle avec des pourcentages de doubles diplômés insignifiants. Ces faits établis ne poussent pas à déceler la moindre volonté positive de développement des RI à l’étranger et plus particulièrement dans un pays incontournable comme la Chine. L’INSA de Lyon va être définitivement absente dans le paysage des universités chinoises avec une réputation de fiabilité douteuse. Cette option délibérée diminuera notablement les possibilités d’ouverture du marché chinois aux équipements français en s’abstenant de former des étudiants biculturels franco-chinois. Ce manque de vision globale pour l’intérêt général est absolument incroyable et difficilement explicable. C’est une erreur très grave de stratégie qui coutera chère à moyen terme mais M. le Docteur E. Maurincomme n’en subira pas les conséquences une fois parti à la fin de son second mandat en 2021 ou avant.

Prof Jean-Claude BOYER
Ex coordonnateur du programme de Double Diplôme NPU-INSA de Lyon

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