INSA
de LYON - MAURINCOMME - INSA LYON 5717 – Chapitre 6-4 : l’amorce de la
transformation ?
Après les cinq ans de premier mandat, les électeurs du candidat
issu du secteur privé n’ont pas constaté la moindre amorce de transformation en
matière budgétaire. Ils avaient peut être espérer élire une personne
imaginative en matière de recettes nouvelles. Malgré son expérience pluriannuelle
de Vice-président Communications et Marketing dans ses anciennes fonctions, M.
le Docteur E. Maurincomme n’a même pas continué l’effort de son prédécesseur
pour développer la Fondation INSA, encore naissante, en s’impliquant personnellement
dans la recherche de nouveaux partenaires. Force est de constater que les
recettes du budget de l’INSA n’ont pas augmenté grâce aux initiatives de la nouvelle
direction. Elle a juste réduit certaines dépenses liées essentiellement à la
formation.
Le développement des filières de formation par
apprentissage a apporté de nouvelles sources de financement par l’intermédiaire
du travail des départements de formation. Leurs crédits contribuent à amortir
les effets des lacunes structurelles en permettant le renouvellement du petit
matériel de travaux pratiques et des stations de travail numériques. Mais ces
filières ne sont pas exploitées correctement pour augmenter le potentiel de
recherche des laboratoires et avoir ainsi un effet multiplicateur sur le nombre
de personnes productives en formation et en recherche. De plus, depuis 2016,
les plus anciennes filières de formation par apprentissage sont littéralement
taxées de façon inéquitable au point de démotiver les coordonnateurs qui les ont créées et gérées en se souciant avant
tout de l’intérêt collectif. La nouvelle direction a un pouvoir inégalé pour
détruire le dynamisme d’équipes opérationnelles
tout en s’attribuant les résultats qu’elles ont obtenus.
La seule tentative d’augmentation des recettes projetée par
la direction a été la fusion avec l’Ecole Supérieure de Chimie, Physique,
Electronique de Lyon (CPE), établissement privé sous tutelle de la Chambre de
Commerce et d’Industrie de Lyon, de la Fondation Scientifique de Lyon et du
Sud-est, et de l’Institut Catholique de Lyon. M. le Docteur E. Maurincomme a
caressé l’espoir irréaliste de former un nouvel ensemble doté du statut de Grand Etablissement pour pouvoir notamment
fixer plus librement le montant des droits de scolarité et ainsi les augmenter
à loisir. Cette initiative, très discrète en interne car potentiellement
polémique avec un rapprochement « public-privé », avait reçu un nom
de code « projet Guimet » en
attendant de l’annoncer officiellement dans l’INSA… Fort heureusement, ce
projet « confidentiel » n’a pas vu le jour. Toute personne connaissant
d’une part la loi de 2013 régissant la constitution des Grands Etablissements, et
d’autre part le milieu de l’enseignement confessionnel lyonnais, sans oublier
une anticipation de la réponse prévisible des tutelles, pouvait facilement
prévoir l’issue fatale de cette idée. Cette expérience a simplement montré
l’incapacité de la direction à estimer correctement les chances d’aboutir d’un
avant projet avant de passer à la phase de conception. Tout dirigeant digne de
ce nom doit étudier le milieu dans lequel il évolue avant d’intervenir. C’est
une méthode indispensable, il faut d’abord s’approprier l’existant pour
concevoir valablement des évolutions positives. Il a été constaté que M. le
Docteur E. Maurincomme méconnaissait
encore totalement le milieu de l’enseignement supérieur lyonnais après
trois ans d’exercice. La fréquentation des élus de la mairie de Lyon et de la Métropole
n’est pas suffisante pour se familiariser avec les cuisines lyonnaises, celle
de la Presqu’île est très différente de celle de la colline de Fourvière.
Dans le contexte économique actuel, les possibilités de
croissance n’existent que par la création d’activités nouvelles pouvant dégager
des excédents d’exploitation. Pour un établissement d’enseignement supérieur,
un développement naturel serait l’ingénierie pédagogique à l’étranger et la
formation de formateurs étrangers. Le marché existe et il est déjà largement exploité
par les établissements américains et anglais. La France a un atout primordial,
elle peut proposer un modèle différent des universités classiques dont la
réputation est excellente pour préparer des chercheurs mais de piètre efficacité
pour les formations adaptées aux besoins de l’industrie. Il y a (ou avait) des
opportunités à saisir notamment en Chine et au Maghreb. Des groupes
d’établissement comme les Ecoles Centrales, les Arts et Métiers, le groupement
des écoles d’aéronautique, le groupe des Ecoles Polytechniques Universitaires
se sont engagés dans cette voie. Ils ont créés des Instituts Franco-chinois avec
des partenaires à Beijing, Shanghai, Nanjing, etc… Deux Universités
Polytechniques chinoises ont manifesté leur intérêt pour le modèle INSA. Aucune
des propositions n’a reçu la moindre attention de la part de la direction, et
ce malgré la présentation d’avant-projets chiffrés. On aurait pu croire qu’un
cadre issu d’une société internationale,
et ayant travaillé sur 3 continents, s’empare de projets de grande envergure
permettant d’augmenter le nombre des enseignants et enseignants-chercheurs
INSA, et d’accéder à de nouvelles sources de financement, tout en contribuant à la politique nationale
de développement des relations économiques, culturelles et scientifiques avec
des pays importants. Rien n’a été fait dans cette direction pendant le premier
mandat de M. le Docteur E. Maurincomme, bien au contraire, et il serait
étonnant de voir un changement de politique dans ce domaine pendant le second
mandat. Le principe de l’équilibre financier demeurera la gestion de la pénurie
pour la mission de formation initiale de l’INSA de Lyon !
L’un des trois piliers de la candidature de M. le Dr E. Maurincomme
à la direction de l’INSA en 2011, repris
pour la reconduction d’un mandat en 2016, était une politique internationale
volontariste pour atteindre le top 5 (ou le top 10 ?) des écoles
d’ingénieurs européennes ! Ce défi est apparu étrange aux connaisseurs vu
qu’un tel classement international n’existe pas. A quelques exceptions prés,
les écoles d’ingénieurs sont un type d’établissement typiquement français en
Europe. L’équipe de direction de M. le Professeur A. Storck, avec M. le Professeur
J.-C. Bureau puis avec M. le Professeur M. Raynaud à la Direction des Relations
Internationales, avait développé les RI de l’INSA de Lyon jusqu’à un niveau
cohérent avec la renommée de la plus grosse école post-bac française, notamment
avec la conclusion de nombreux accords de coopération, l’aide des programmes
Erasmus-Socrates et Leonardo de la Commission Européenne, ainsi que les
financements de la Région Rhône-Alpes. Cette activité à l’international était
un des fleurons de l’établissement en 2011, mais à la fin du premier mandat de
M. le Docteur E. Maurincomme, on peut constater les effets de l’incurie de
l’équipe de direction actuelle sur une prétendue internationalisation
croissante. Le pourcentage des départs à
l’étranger des étudiants a certes augmenté car le Conseil Régional a donné la
priorité aux échanges de six mois sur ceux d’un an pour des raisons évidentes
de «rentabilité » politique par le grossissement des chiffres. Selon l’Usine
nouvelle, en 2011, 14% des étudiants de l’INSA de Lyon sont partis à l’étranger
pour une formation, ce chiffre est passé à 17% en 2015. Cette petite
progression cache une réalité plus dérangeante : en 2011, l’INSA de Lyon
était classée en 12ème position
par « l’Usine Nouvelle» en matière d’activité internationale pour ses
étudiants. Avec le même critère de comparaison, l’INSA de Lyon est passé à la
19éme place en 2015. A titre comparatif, l’UTC a envoyé 30% de ses étudiants à l’étranger la même
année. Le classement de 2016 ne reprend pas le même critère qu’en 2015, le
nouvel indicateur est le nombre de doubles diplômes obtenus par les étudiants
d’une promotion. Les premiers du classement affichent 40 à 50 doubles diplômés
par an alors que l’INSA de Lyon, ex aequo cette fois avec l’UTC, en a déclaré
10 et obtient la 17éme place.
Il faut remarquer que cet indicateur « absolu » est de plus très
favorable aux grands établissements. Pour être plus représentatif de
l’internationalisation des
formations, ce nombre de doubles
diplômés aurait du être rapporté au nombre total de diplômés d’une promotion.
L’INSA aurait alors plongé dans les profondeurs de ce classement… Pour l’étude comparative de 2017, « L’Usine Nouvelle » est
revenue à un critère composite plus représentatif de la réalité en calculant la
moyenne des pourcentages d’étudiants étrangers en cycle ingénieurs, d’étudiants ayant fait un stage de longue
durée à l’étranger, d’étudiants ayant
fait au moins un semestre académique à l’étranger, et de doubles diplômés à
l’étranger. Ce classement dit à l’ouverture internationale est révélateur du
sucés de la politique RI de M. le
Docteur E. Maurincomme. Il sera difficile
de prétendre au top 5 des établissements européens quand on pointe seulement
à la 30ème place en France et
largement derrière les trois Universités de Technologie classées respectivement
à la 7éme, 13éme
et 23éme places. Le classement de « L’étudiant » est un
peu moins sévère pour l’INSA de Lyon en incluant un critère d’apprentissage des
langues mais la position de l’établissement reste bien en deçà des 10 premières
écoles pour l’ouverture internationale avec une 18ème place.
La réalité des chiffres prime sur n’importe quel effort de
communication à vocation marketing sur le site web de l'INSA de Lyon. Il faudrait mieux analyser les
causes de cette descente dans la hiérarchie des établissements qui avaient misé
sur l’international pour se développer. Les causes principales sont évidentes :
le manque d’intérêt du directeur en place pour ce nouvel axe de développement
et sa méconnaissance du monde universitaire international. Aucune stratégie n’a
été définie en cinq ans pour continuer
le développement des relations internationales au bénéfice des étudiants et de
l’établissement. Les recommandations du Conseil d’Administration formulées en 2012 avec
l’appui des membres externes n’ont pas été suivies. Les tentatives de dynamiser
les actions de la Direction des Relations Internationales ont toutes reçues une
fin de non recevoir. Le dévouement d’un universitaire comme M. le Professeur G.
Jacquet, ex Directeur du Département GMD,
pour assurer la direction adjointe des RI s’est soldé par sa démission
rapide. Après la période 2001-2011, il aurait
fallu analyser les points forts et les points faibles de la politique RI. Ce
service ne devrait pas être qu’une entité administrative uniquement destinée à
gérer les bourses d’études à l’étranger, et les placards de classement des conventions signées avec les universités
étrangères. Cette direction comportait une partie fonctionnelle qui a disparu
totalement en 2011.
Le point fort de l’INSA de Lyon est encore heureusement le
nombre d’étudiants étrangers formés par les départements après leur formation
en premier cycle ou leur admission directe. Les filières EURINSA, ASINSA, et
AMERINSA sont des formules remarquables pour préparer les étudiants étrangers à
l’entrée dans les départements. Les deux ans de pratique de la langue française
et la remise à niveau en mathématique pendant le premier cycle sont des atouts
primordiaux. La qualité est à maintenir et le nombre d’étudiants étrangers
admis est à discuter. Faut-il se maintenir à 22 % d’étudiants étrangers en
cycle ingénieurs ou faire croitre légèrement ce pourcentage sans atteindre un
niveau incompatible avec une certaine xénophobie franchouillarde ? Cette
question est à traiter en Conseil d’Administration après une étude auprès des
Directeurs de Départements et des filières concernées pour se fixer des
objectifs réalistes. La moyenne sur les 50 premiers établissements du
classement est à 17,5%, avec le max aux environs de 40%.
Un des points faibles des RI de l’INSA de Lyon a toujours
été le faible nombre d’étudiants partant en stage de longue durée à l’étranger.
C’est le moyen le plus efficace pour perfectionner une langue étrangère et pour
accéder à la logique d’une culture scientifique et technique différente de
celle donnée aux étudiants depuis l’école primaire, voire l’école maternelle.
Dans les années 2000, cet axe de développement des destinations a été évoqué
avec les quelques bourses Leonardo obtenues par la DRI de l’époque mais il
faudrait constituer un fichier consistant de sociétés étrangères disposées à
accueillir les étudiants français en stage de 5 ou 6 mois. Cette action serait
stratégique et nécessite des moyens dépassant largement les compétences et capacités actuelles
de la DRI. Le chiffre de 95 % atteint par Polytechnique est un sans doute un
rêve illusoire pour un établissement qui doit trouver environ 1000 stages par
an regroupés pour la plupart sur un seul semestre mais augmenter notablement le
chiffre actuel de 12% environ pourrait être un noble défi pour un ancien cadre
d’une société internationale qui a travaillé en Europe et aux Etats-Unis…. Un
projet quadriennal pourrait être défini par le Conseil d’Administration pour
atteindre un objectif si les Relations Internationales rentraient dans la
stratégie de l’établissement… La moyenne des étudiants français effectuant un
stage d’un semestre à l’étranger est voisine de 26%.
Le rendement intellectuel des
échanges académiques d’un semestre reste à prouver. Les départements de
spécialité ont un retour d’expérience de deux décennies sur le sujet. Ils
pourraient établir un rapport documenté. Ce n’est pas la formule à privilégier
malgré sa généralisation galopante plus démagogique qu’efficace. Souvent, les
étudiants français accueillis dans les universités étrangères se retrouvent à
vivre avec des étudiants étrangers d'autres pays en échange comme eux mais pas avec des
natifs du pays d’accueil. Ces conditions de la vie quotidienne ne sont pas
l’aspect le plus négatif pour le perfectionnement de la langue si tout le monde
ne finit pas par communiquer dans l’anglais de qualité internationale. Le
semestre académique est souvent raccourci par des difficultés d’installation
rencontrées à l’arrivée. Un mois de cours perdu sur quatre est fréquent, ce n’est
pas une proportion négligeable. Hormis la difficulté à trouver des modules de
formation équivalents à ceux pouvant
constituer les ECTS du semestre correspondant à l’INSA, il y a le problème du
niveau effectif de l’enseignement. Dans les pays anglo-saxons notamment,
l’abstraction au niveau L est inférieure à celle qui est pratiquée à l’INSA de
Lyon, sauf dans des établissements comme Oxford ou Cambridge où nos étudiants
ne peuvent pas aller. Si on ajoute à ce
tableau, l’irresponsabilité totale de l’établissement d’accueil sur la
délivrance du diplôme final, le système de transfert de crédits ECTS ne
garantit pas la qualité de l’acquisition des connaissances pendant le stage
académique. La pratique montre que les étudiants en échange académique
semestriel ne sont pas en grande majorité évalués comme les étudiants préparant
le diplôme de l’établissement d’accueil. C’est une réalité que les universitaires
de chaque pays connaissent, cette situation s’est notablement aggravée lorsque
la durée des échanges académiques est passée d’un an à un semestre. La moyenne nationale
est environ de 40% d’étudiants partant
en stage académique avec 44% pour l’INSA de Lyon. Une réflexion devrait être
conduite au niveau de l’INSA pour décider si cette formule de formation à
l’étranger doit continuer à être développée pour faire du chiffre, sans se
soucier de sa faible efficacité proche des stages linguistiques de vacances
scolaires, ou s’il faut se tourner vers une autre voie garantissant le niveau
académique de nos diplômés et l’appropriation d’une culture étrangère.
Dés 2000, certains départements de
spécialité ont démarré le développement des doubles diplômes pour offrir des
échanges académiques de bonne qualité. La formule alliait les bases
fondamentales de l’INSA avec le cursus des troisième et quatrième années de
spécialités à une formation de deux ans à l’étranger dont le stage industriel
de 6 mois et le projet de fin d'études. Le financement pouvait être assuré pour un an environ entre une
bourse Socrates-Erasmus et une bourse Rhône-Alpes. Le principal inconvénient
était l’allongement du cursus d’une année, condition imposée à l’époque par la
CTI mais tout à fait réaliste par rapport au but qualitatif poursuivi. Il est
étonnant de constater que, 17 ans après, le nombre de doubles diplômés est
devenu un critère reconnu d’ouverture internationale. Le nombre d’étudiants
pouvant profiter de cette formule n’a pas beaucoup augmenté depuis la mise en
place des différents doubles diplômes. Il pourrait être intéressant de
développer les contacts existants et d’en établir des nouveaux pour atteindre
au moins dans un premier temps la moyenne de 14% de doubles diplômés soit trois
de plus qu’actuellement ! Une solution pourrait être conçue en couplant
les échanges académiques semestriels ou (et) les stages industriels à
l’étranger pour que les étudiants obtiennent un diplôme d’une Université
étrangère en deux ou trois semestres académiques et pas seulement un relevé de
notes ECTS.
L’amélioration de l’ouverture internationale de l’INSA de
Lyon est plus une question de volonté politique qu’une question de faisabilité.
Il est difficile d’être optimiste pour un meilleur futur RI avant 2021.Malgré le rapport efficacités/cout salarial extrêmement faible, le
choix et le maintien de la personne placée à la tête de la Direction des
Relations Internationales est un des éléments révélateurs de l’absence
d’ambition de M. le Docteur E. Maurincomme dans le secteur des RI de
l’établissement. A moins d’ignorer délibérément la réalité du monde
universitaire, on ne limite pas l’action RI à de l’administration basique et
procédurale confiée à une responsable sans aucune expérience ni compétence académique
dans les spécialités de l’INSA. Les accords signés entre les établissements
universitaires ne sont pas que des documents formels d’importance
bureaucratique majeure. Si les
conventions de coopération existent et
fonctionnent, c’est en général parce qu’elles ont été initiées et gérées par des
individus qui se connaissent à travers des relations académiques devenues étroites.
De plus, le sectarisme universitaire est universellement répandu sur toute la
surface du globe. Tous les pays ont malheureusement hérité, peu ou prou, de la tradition
anglo-saxonne. Les responsables universitaires de haut niveau ne discutent
sérieusement de développement de nouvelles relations qu’avec leurs pairs. Et la fonction ne fait pas le moine, ce sont
les titres universitaires au delà du doctorat qui comptent. Dans de nombreux
pays, un Professeur d’Université, doyen d’une faculté ou Président (vrai Président)
n’accordera qu’une attention polie aux interlocuteurs qui n’ont pas le grade de Professeur à moins que
ceux-ci soient porteurs d’affaires très intéressantes. Cette vision assez
caricaturale est très proche de la réalité et aucun Don Quichotte ne la
changera avant longtemps. Les personnes importantes pour les relations
internationales d’un établissement d’enseignement supérieur sont celles qui
peuvent nouer des contacts avec leurs collègues étrangers qui vont, soit
envoyer ou recevoir des étudiants, soit travailler sur des sujets communs. La formalisation
administrative des relations est évidemment nécessaire mais que complémentaire
aux actions communes de deux ou plusieurs personnes qui poursuivent des buts
académiques et scientifiques communs. Ne pas placer un universitaire à la
direction des relations internationales est une erreur fondamentale que l’INSA
de Lyon paie à retardement et continuera de payer longtemps faute de
propositions de développement pour se maintenir à une place convenable. Dans la
dynamique actuelle des établissements, quand on ne progresse pas en même temps
que les autres, on recule.
La responsabilité de Melle le Docteur M.-P.
Favre, la Directrice des Relations Internationales, dans la chute de l’INSA de
Lyon dans les classements comparant l’ouverture à l’international des écoles
d’ingénieurs doit être vraisemblablement partagée. Peut-être a-t-elle été force
de proposition pour le développement d’actions originales en continuité avec
les résultats apportés par ses prédécesseurs aux RI dont elle a été
l’adjointe ? Il est permis de se poser la question en analysant
l’engagement effectif de M. le Docteur E. Maurincomme dans différents grands
projets internationaux. M. le Directeur sait chanter, a posteriori, les mérites
politiques d’INSA EuroMed, ses collègues directeurs des 5 autres INSA de
métropole doivent apprécier sa prose sur ce sujet en comparaison du désintérêt manifesté pendant la phase de mise
au point du montage avec l’Université de Fez. Le pilote du projet, lancé au
niveau des gouvernements marocains et
français, est M. le Professeur J.-L. Billoët, ex-Directeur de l’INSA
de Rouen. L’INSA de Lyon représentant environ 40% des moyens du groupe INSA,
les INSA de Toulouse, Rennes, Strasbourg, et Val de Loire s’attendaient à une
participation de chaque partenaire à une hauteur proportionnelle à ses moyens.
Des collègues de Lyon ont participé très activement à la conception des
programmes des cinq années de diverses spécialités. Le directeur de l’INSA de
Lyon s’est tellement impliqué dans cette création du premier INSA à l’étranger
que ces enseignants-chercheurs ont abandonné toute forme de participation à ce
défi. Des problèmes de base comme la rémunération des collègues en mission ou en
détachement dans cet établissement ne sont toujours pas réglés début 2017. Les
enseignants français doivent être tellement bien épanouis à l’Université de Fez
que leurs couvertures en assurance
maladie et les cotisations aux caisses de retraite ne sont que des détails
insignifiants inutiles à prendre en compte. Ce manque d’attention à la
situation des personnels relève d’une irresponsabilité patente. Dans les années
1980, l’INSA de Lyon avec les Arts et Métiers a participé au démarrage de l’Institut
National de Génie Mécanique à Boumerdes en Algérie. Toutes les dispositions
matérielles et financières avaient été prises pour que les personnes partant
dans cet établissement ne rencontrent aucune difficulté matérielle. On peut
s’étonner qu’un cadre supérieur international ayant travaillé sur 3 continents ne
prenne pas les mesures nécessaires pour garantir les ressources de son propre
personnel.
La différence entre le CV de M. le Docteur E. Maurincomme et son
manque d’engagement dans la politique RI de l’INSA de Lyon est pour le moins
étrange. Au lieu de développer l’existant, on constate un désengagement
rampant. Le contrat du Master Esso avec l’Université de N’Djamena au Tchad a
été « transféré » à INSAVALOR. Le développement du
double diplôme avec la Northwestern Polytechnical University de Xi’an en
Chine a été confié au groupe INSA alors que Lyon reçoit plus de 80% des
étudiants impliqués dans ce programme. Cette université avait proposé de créer
avec ses moyens une section internationale francophone sur le modèle INSA,
leurs responsables attendent toujours une réponse de la direction de Lyon… L’Université
Beijing Jiatong a aussi sollicité l’INSA de Lyon pour créer dans un campus
international un INSAschool pour la
rentrée 2018. Les locaux flambant neufs ont été inaugurés en 2016 et ils sont
équipés de tout le matériel pédagogique standard. Un établissement américain et
une université anglaise ont ouverts des formations sur ce campus en 2016 et
2017. M. le Docteur E. Maurincomm a refusé de piloter ce projet et l’a transmis
au groupe INSA. C’est évidemment un choix judicieux pour garantir son lancement
et son succès, les INSA de Toulouse, Rennes, Rouen, Strasbourg, et Val de Loir
figurent dans le bas du classement Ouverture Internationale de l’Usine Nouvelle
avec des pourcentages de doubles diplômés insignifiants. Ces faits établis ne
poussent pas à déceler la moindre volonté positive de développement des RI à
l’étranger et plus particulièrement dans un pays incontournable comme la Chine.
L’INSA de Lyon va être définitivement absente dans le paysage des universités
chinoises avec une réputation de fiabilité douteuse. Cette option délibérée
diminuera notablement les possibilités d’ouverture du marché chinois aux
équipements français en s’abstenant de former des étudiants biculturels
franco-chinois. Ce manque de vision globale pour l’intérêt général est
absolument incroyable et difficilement explicable. C’est une erreur très grave
de stratégie qui coutera chère à moyen terme mais M. le Docteur E. Maurincomme
n’en subira pas les conséquences une fois parti à la fin de son second mandat
en 2021 ou avant.
Prof
Jean-Claude BOYER
Ex
coordonnateur du programme de Double Diplôme NPU-INSA de Lyon
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