INSA de LYON – MAURINCOMME - INSA LYON 5717 – Chapitre 6-5 :
le bien-être et l’épanouissement du personnel, la priorité des priorités
Lors
de la présentation de son programme pour son second mandat en 2016, M. le
Docteur E. Maurincomme a repris un des objectifs de sa campagne de 2011 :
le bien être et l’épanouissement du personnel de l’établissement.
La
concrétisation de cette idée, a priori très humaniste, s’était déjà traduite
dès les premiers mois de son premier mandat par un déménagement massif à
l’étage de la direction du bâtiment de l’Administration. Les secrétariats ont
été regroupés, sauf un, du coté sud du couloir. Les directeurs
« fonctionnels » et chargés de mission composant l’équipe de
direction ont été installés du coté Nord, celui du bureau de M. le Directeur. Auparavant
aucune hiérarchie géographique n’avait été instaurée par les précédents
directeurs, le couloir central n’était pas une frontière de niveaux, l’idée du
fossé était une innovation à creuser. Cette mesure très positive pour les
personnels opérationnels concernés a été accompagnée d’un changement d’ambiance
de travail avec la relation top-down à sens unique correspondante. Après
presque un an de second mandat, il est étonnant de constater, que M. le Docteur
E. Maurincomme n’a pas encore réussi à parfaire la matérialisation de son
organigramme en virant le secrétariat de la Direction de la Formation du bureau
qu’il occupe toujours au Nord. Restera-t-il sur cet échec jusqu’en 2021 ?
Il est connu que ce genre d’évolution améliore notablement les conditions de
travail. De telles décisions sont particulièrement contreproductives dans un
environnement universitaire, surtout après les mandats de M. le Professeur A.
Storck qui savait coordonner les idées de tout le personnel qui l’entourait quelle
que soit sa catégorie. Cette structure arborescente typique des premiers systèmes
de gestion de fichiers a été appliquée entre, d’une part la direction de
l’INSA, et d’autre part les départements de formation et les laboratoires dans
une démarche de suprématie de l’administration sur les opérationnels en contact
direct avec les étudiants et les chercheurs. Avant 2011, l’organisation de
l’établissement était très horizontale car les fonctions de toutes les entités
sont complémentaires et non subordonnées entre elles. Le modèle le plus pauvre
de certaines sociétés de service informatique n’est pas le meilleur pour une
école d’ingénieurs. Les sociétés performantes dans le domaine des technologies
de pointe ont abandonné ce modèle archaïque depuis des décennies car inefficace
pour fédérer les savoirs de tous les niveaux. Dans le domaine de l’organisation
de l’établissement, M. le Docteur E. Maurincomme n’a pas su s’adapter à toute la
population active générant la plus-value, il l’ignore. On constate qu’il a
constitué un écran administratif faute de savoir communiquer avec des centaines
de personnes plus diplômés que lui et de notoriété internationale égale ou
supérieure à la sienne dans chacun de leurs domaines. Il est vrai qu’il est
délicat de vouloir se placer au-dessus (pourquoi au dessus?) de deux cent
anciens diplômés de l’INSA, docteurs, habilités à diriger des recherches, et
Professeurs d’Université pour une bonne moitié d’entre eux. Un directeur
d’établissement d’enseignement supérieur doit être avant tout un fédérateur
coordonnant une sorte de ruche et non un contrôleur de gestion frileux.
Pendant
la période 2011-2016, on a pu constater que la capacité de gestion des
relations humaines de M. le Docteur E. Maurincomme était aussi particulièrement
réduite. Le conflit sévère au sein du
LGCIE n’a pas démarré pendant son mandat mais le directeur actuel a eu à gérer
la déliquescence puis la disparition de ce laboratoire. Ses interventions
directes et indirectes n’ont conduit qu’à des arrêts pour maladie de plusieurs
collègues en souffrance au travail. Dans ce cas particulier, le malaise était
venu d’une erreur de recrutement d’un Professeur au sein d’une équipe de ce
laboratoire et la gestion de la crise s’est traduite par un éclatement du
laboratoire sans responsabilité initiale de la direction. Mais, M. le
Professeur A. Limam, et Mme. la Professeure I. Djeran-Maigre ainsi que d’autres
personnes du LGCIE peuvent témoigner de leur bien être et de leur
épanouissement au travail au quotidien pendant et après les interventions de M.
le Directeur. La critique principale à formuler est l’absence d’analyse de
l’origine fondamentale de la crise et de dispositions nécessaires pour en éviter
une nouvelle du même type. Un dirigeant doit anticiper, mais pour cela il faut
observer finement la réalité et non l’ignorer. L’origine de l’éclatement du
LGCIE était à rechercher dans l’équilibre financier du laboratoire dont les
ressources provenaient en majorité de contrats de développement et de recherche
avec des commanditaires privés et non des tutelles institutionnelles
récurrentes. Pour gérer et remplir cette activité contractuelle, le laboratoire
employait des techniciens et des administratifs non titulaires de la fonction
publique à rémunérer sur les ressources propres du laboratoire. Lors d’une
baisse des activités contractuelles, la masse salariale à assurer reste
constante à moins de licencier du personnel, mesure extrême que peu
d’universitaires souhaite mettre en pratique. Pour passer des périodes
difficiles, la solidarité des équipes de recherche est en général mise en jeu
en attendant des jours meilleurs. Un nouveau venu au LGCIE n’a pas accepté ce
mécanisme de sauvetage des emplois et a donc créé une situation conflictuelle
impossible à gérer.
Les
leçons de cette affaire extrêmement grave n’ont pas été tirées par la direction
bien que son origine soit structurelle. Le personnel administratif et technique
de la fonction publique et donc rémunérés directement par l’Etat n’est pas
réparti équitablement dans toutes les entités recherche et formation. Certains laboratoires
n’ont pas à chercher de ressources pour rémunérer le personnel indispensable
aux activités de recherche, d’autres laboratoires doivent assurer un volume de
contrat pour garantir un salaire à une partie de son personnel technique et
administratif. L’offre et la demande fait le reste, en période d’activité
croissante, tout va bien. Dès qu’il y a un ralentissement de la production
contractuelle, les problèmes surviennent. Ces aléas font évidemment partie du
« jeu » mais les risques devraient être partagés au niveau de l’établissement
à deux niveaux. D’une part, un mécanisme aurait dû être mis en place au niveau
de l’INSA pour compenser l’iniquité de répartition des emplois entre les
entités de recherche. D’autre part, une mutualisation des risques de la masse
salariale devrait exister pour les emplois gérés par INSAVALOR. L’INSA est
majoritaire dans cette filiale et devrait pouvoir insuffler des principes de
gestion allant au-delà de la comptabilité quotidienne, très bien faite par
ailleurs. L’« affaire » du LGCIE aurait pu permettre de mettre en
place des dispositions susceptibles d’amortir les futures difficultés
financières d’autres laboratoires. On doit constater un manque de vision à
moyen et long terme de la direction actuelle….
Dans
une autre entité, la direction des relations internationales, l’incompétence du
chef de service en matière de gestion de son personnel administratif, bien que
constitué très majoritairement de catégorie A, a conduit le directeur de l’INSA
à créer un poste de directeur administratif et financier pour « piloter »
une dizaine de personnes ! Au lieu d’analyser la réalité en observant par
exemple le fonctionnement du service avant le changement de responsable, il a
été choisi de renforcer l’encadrement déficient pour aboutir évidemment au
bien-être et à l’épanouissement du personnel en question… Cette situation est
aussi révélatrice d’un manque de rigueur intellectuelle et morale de M. le
Docteur E. Maurincomme. La directrice des Relations Internationales, Melle la
Docteure M-P. Favre, auto-proclamée vice-Présidente, a proféré de graves
calomnies sur au moins deux personnes pour les déconsidérer aux yeux de M. le
Directeur de l’INSA de Lyon afin de maintenir sa position. L’une d’entre elles
a été victime de déclarations diffamatoires mettant en cause sa probité. Elle a
été accusée d’harcèlement, délit suffisamment grave pour l’établir. La moindre des choses aurait été d’entendre
les protagonistes dans un débat contradictoire pour confirmer ou infirmer la
nature des faits afin de prendre les mesures disciplinaires correspondantes
s’il y avait lieu. La section disciplinaire du Conseil de l’INSA de Lyon sait
traiter ce genre de délit dans le cadre professionnel. Le présumé coupable a
été limogé d’une manière fort peu élégante par M. le Directeur, sans défense
possible, et la victime auto-proclamée confortée dans sa position et ses
méthodes bien rodées de dissimulation d’incompétences. Le comportement de M. le
Docteur E. Maurincomme pour régler ce conflit entre deux personnes n’est pas
des plus recommandables et ne révèle pas des principes élémentaires de justice. Chez certains dirigeants, la manipulation est considérée comme plus professionnelle que l’honnêteté.
La
solution miraculeuse de la création d’un poste de directeur administratif et
financier, particulièrement économique en période de diète budgétaire, a aussi
été utilisée dans le cadre de la fusion des départements Génie Mécanique
Conception et Génie Mécanique Développement. Dans le secteur industriel, les
fusions entraînent des réductions d’effectifs pour optimiser les
« synergies » de l’effet de taille. Dans ce cas, l’INSA est à la
pointe du progrès. Au-dessus des secrétariats des anciens départements, la
direction de l’INSA a créé une couche intermédiaire qui n’aura que pour effet
d’appauvrir les fonctions des personnes assurant la fonction depuis des années.
Cette gestion est une preuve d’ignorance totale du fonctionnement réel des
entités. Le modèle top-down est appliqué partout : les chefs pensent, les
sous-chefs transmettent et font appliquer les idées géniales des chefs, les exécutants
doivent exécuter sans avoir à redire même s’ils sont plus compétents que le
sous-chef. La structure se prive ainsi des initiatives individuelles, et
dégoutte tout le monde, personnel BIATSS et enseignants. Il a été symptomatique
de constater que le projet de fusion GMC+GMD a commencé par la mise en place de
la gouvernance du futur département, évidemment très hiérarchisée avec une
guerre des futurs chefs potentiels. Elle aurait dû débuter par la négociation
des contenus des modules de formation pour reconstituer des équipes
pédagogiques au service des étudiants conformément à une des deux missions de
l’INSA. Ces méthodes autoritaires sont courantes chez les incompétents et
complétement stériles en milieu universitaire. Pour faire avancer efficacement
des projets, il faut convaincre et non contraindre. Les résultats du
centralisme bureaucratique sont pourtant connus. La solution cautionnée par la
direction n’a fait que renverser les clivages existants entre les personnels
des deux anciens départements au lieu de favoriser l’émergence d’une nouvelle
culture commune. Il faudra expliquer au personnel du département la conception du bien-être au travail.
Les
Relations Humaines ne sont vraiment pas le point fort des mandats de M. le
Docteur E. Maurincomme. La direction actuelle de l’INSA n’est pas assise dans
le sens de la marche, on constate un retour de plusieurs dizaines d’années en
arrière sur la « gouvernance ». L’absence de psychologie chez les
scientifiques est courante mais il y des erreurs fondamentales à éviter pour fédérer
les adhésions collectives.
La
présentation du dossier COMUE « Université de Lyon » pourra faire
partie de l’anthologie des deux mandats du directeur actuel. Comment, sur un
dossier aussi important pour l’avenir de l’établissement, peut-on demander à un
Conseil d’Administration de voter un blanc-seing sans aucune présentation des
documents du projet. Documents existants, mais qui devaient rester secrets
selon les initiateurs du projet ! La rétention d’informations est une
méthode très connue pour conserver une forme de pouvoir que l’on ne peut pas
acquérir par le respect. Ubu est de retour, le problème n’est pas la confiance
aveugle à accorder au directeur d’un établissement mais le principe de
fonctionnement des établissements d’enseignement supérieur de notre pays. Ce ne
sont pas des hobereaux extérieurs ou intérieurs qui doivent régir les processus
de décisions politiques fondamentales. Le projet du PRES avait déjà été géré de
façon spéciale, certaines personnes s’érigent en responsables suprêmes, c’est
simplement intolérable. Leurs motivations pourraient faire l’objet d’une étude
complète !
On
retrouve ce comportement de despote plus ou moins bien éclairé au sein de la
direction actuelle de l’INSA. On peut constater de notables difficultés à respecter
certains principes fondamentaux nécessaires au bon fonctionnement de la
collectivité.
Le
premier exemple est l’ignorance volontaire de l’esprit des statuts existants.
Il est inutile d’épiloguer sur l’absence d’implication du comité des directeurs
de départements dans la direction de l’INSA, prévu par l’article 36 de la loi
de 1984. Il est trop compliqué de discuter avec une douzaine de personnes plus
compétentes que soi-même. Joel Rochat avait saisi immédiatement cette
incongruité et avait préféré s’entourer d’une « équipe » de direction
composée par ses soins mais non statutaire. Selon le même article, le directeur
devrait assurer la direction et la gestion de l’établissement dans le cadre des
orientations définies par le conseil d’administration. Ce principe n’est plus
respecté depuis 2011, le CA est devenu une chambre d’enregistrement et ne joue
plus son rôle de force de proposition. Le projet avorté d’intégration de CPE et
celui en cours de la COMUE sont deux exemples parmi d’autres très symptomatiques
de la pratique du fait accompli.
Les
statuts actuels de l’INSA ne correspondent plus aux évolutions de
l’établissement et de l’enseignement supérieur. Dès 2011, les départements
accueillant les filières par apprentissage ont demandé des modifications pour
prendre en compte ces nouvelles structures de formation dans l’organisation de
l’établissement. Il était nécessaire de définir les relations entre les
filières par apprentissage et les filières dites classiques en matière
d’utilisation de toutes les ressources, leurs représentations dans les conseils,
et évidemment leur gestion financière et administrative. La même démarche a été
faite au même moment pour donner un statut officiel à la filière Plasturgie de
GMC qui avait accueilli l’Ecole Supérieure de Plasturgie d’Oyonnax 10 ans
auparavant. A l’heure actuelle, le méga département GM doit fonctionner avec
les mêmes statuts que le mini département Bio-Sciences. Avant de traiter de la
pyramide des chefs de GM et de leurs primes, il aurait peut-être été opportun
de se pencher sur de nouveaux statuts plus adaptés à la réalité du
fonctionnement de l’INSA. Un chantier aurait été ouvert en 2012 ! Quelle
efficacité, M. le Directeur ! Au bout de cinq ans toujours rien, sans
statut, les décisions individuelles ou confidentielles sont plus faciles à
imposer. La technique est connue, on crée une commission pour satisfaire la
demande sur le moment puis on la laisse mourir avec le temps. Cette méthode
doit être enseignée dans les séminaires de dirigeants spécialistes en
Développement et Stratégie. Les discussions nécessaires pour obtenir
l’assentiment des acteurs sont des pertes de temps quand on est convaincu de
détenir la meilleure solution. Pourquoi s’embarrasser de structures
consultatives quand on préfère décider en fonction du dernier avis ou de la
dernière influence reçue sans étudier correctement la situation.
Le
second exemple d’entorse aux principes fondamentaux est le retour d’une
certaine forme de népotisme. Il
est difficilement imaginable qu’un responsable puisse ignorer l’avis d’un
groupe pour préférer celui d’un ou deux individus, mais à l’INSA c’est le cas.
Dix ans après l’intégration de l’Ecole Supérieure de Plasturgie à l’INSA de
Lyon avec la création de la filière Procédés Plasturgie au sein du Département
Génie Mécanique Conception, l’ensemble des collègues du dit Département a été
consulté sur la structuration de l’accueil. Est-ce que la filière Procédés
Plasturgie devait prendre son indépendance sous forme d’un nouveau département
de formation, ou devait-on officialiser le fonctionnement existant avec une
modification du règlement intérieur du département GMC et des statuts de l’INSA
pour pérenniser le fonctionnement existantt. Les deux possibilités ont été
étudiées au niveau du conseil du département et du conseil de la filière puis
débattues en assemblée générale avec un vote privilégiant les collègues de l’ex
Ecole Supérieure de Plasturgie. Le fait que la filière ne comptait que 7
enseignants-chercheurs dont 3 seulement résident sur Oyonnax, et que GMC
assurait environ 50% de la formation, a conduit à la quasi-unanimité, y compris
du côté des collègues de l’ex-ESP, au maintien du fonctionnement en filière.
L’argumentation et les résultats des votes ont été présentés fin Juillet à la
Direction de la Formation. Mais début Septembre, une information surprenante
est arrivée en GMC : la direction avait décidé pendant l’été de créer un
département Génie Mécanique Procédés Plasturgie à, Oyonnax avec 3
enseignants chercheurs permanents sur place ! Un seul intéressé semblait au
courant, le Directeur du site de Plasturgie, M. le Professeur J-Y. Charmeau,
renouvelé à ce poste depuis plus de quinze ans… et surtout aficionado des stades
de rugby d’Oyonnax et de Bayonne fréquentés aussi par M. le Docteur E.
Maurincomme.
Dans
le même genre d’entorse à des principes intangibles, il faut aussi relever
l’iniquité de la direction actuelle vis-à-vis des départements de formation.
Lors de la création des deux premières filières de formation par apprentissage,
les collègues et le département qui ont pris en charge ces projets n’ont
bénéficié d’aucun aménagement de leurs charges de service ni de primes
quelconques. L’erreur est peut-être de n’avoir rien demandé à la Direction de
la Formation de l’époque. Un premier malaise est apparu lors de l’étude de la
création de la filière par apprentissage de Génie Electrique avec l’ITII de
Lyon. Le Département GMC ayant ouvert la filière Génie Mécanique Conception et
Innovation de produits avec le même Centre de Formation par Apprentissage de la
Métallurgie Rhodanienne, tous les documents préparatoires nécessaires ont été
évidemment transmis au Département Génie Electrique. Il était naturel de ne pas
réinventer l’eau chaude au sein du même établissement. On pouvait ainsi
supposer que la charge de travail était moins lourde et être portée sans aide
particulière comme la création de GMPPA et GMCIP. Erreur, la Direction de la
Formation a octroyé un demi-poste de professeur agrégé pour la préparation du
dossier GE par apprentissage ! Ceci représente 600 heures de travail à
temps plein pour une réactualisation d’un dossier existant. Il aurait été
intéressant de connaitre l’évaluation du travail de constitution complète des
dossiers de GMPPA et de GMCIP pour chiffrer l’économie ainsi offerte à la
direction ?
La
désillusion sur l’égalité de traitement des entités de formation a atteint son
apogée lors de la création de la section par apprentissage du Département
Télécommunication et Usages. L’histoire ne dit pas de quelles dispositions
particulières a pu bénéficier le porteur du projet. Le préjudice est dans ce
cas beaucoup plus grave, il atteint la collectivité.
Le
Département Télécommunication et Usages fonctionnait avec 70 étudiants environ
par promotion avec trois groupes de travaux dirigés. Une des règles générales
relatives à la création d’une filière par apprentissage est l’augmentation du
flux de diplômés, règle évidemment respectée par les trois filières
précédemment créées. Le département Télécommunication et Usages ayant des
difficultés de recrutement pour sa filière classique a été autorisée par la
direction de la formation de réduire d’un tiers le nombre de ses étudiants en
formation à temps plein et compenser par l’ouverture de la filière par
apprentissage. Première entorse à la création d’une filière par apprentissage.
Seconde règle générale : le Ministère de tutelle impose que les
enseignants et enseignants-chercheurs mis à disposition pour la formation des
étudiants des filières par apprentissage n’effectuent pas leur service
statutaire dans ces filières. Le face à face pédagogique doit être assuré par
des personnels embauchés à cet effet ou en heures complémentaires ou toutes
combinaisons respectant cette indépendance de moyens. Le Ministère de
l’Enseignement supérieur ne finance pas les filières par alternance, elles
doivent trouver leurs ressources auprès du Centre de Formation par Apprentissage
auxquelles elles doivent s’associer.
Seconde entorse sévère délibérée qui place l’établissement dans une situation
illégale, pas mal pour une direction responsable. Les enseignements dans la
filière TC par apprentissage ont été assurés pendant plusieurs années par des
enseignants et enseignants-chercheurs de la fonction publique pour une
formation financée par des fonds privés. Ce choix délibéré est aussi un
déséquilibre majeur de conditions de travail entre les enseignants des
départements GMC et GE d’un côté, et ceux de TC de l’autre. Les premiers
assurent le fonctionnement de la filière par apprentissage en heures
complémentaires et donc réduisent d’autant le temps consacré à leurs travaux de
recherche alors que ceux de TC ne voient aucune surcharge. En toute logique la
réduction en capacité de la filière classique de TC aurait dû conduire à une
réduction de postes d’enseignants mais cette solution ne doit jamais être
évoquée quelle que soit la filière de formation ayant des problèmes de
recrutement ou de débouchés.
La troisième règle relative aux filières par
apprentissage est l’autonomie financière, charges de personnel comprises. Les
filières existantes, GMPP, GMCIP, GEA, ont dû prouver à la direction que le
financement des Centres de Formation par Apprentissage (CFA) permettait de
respecter cette règle en fonction du nombre d’apprentis accueillis. Le tarif
compris entre 6€ et 9€ de l’heure par étudiant avait paru très juste à la
direction à la formation qui avait produit des chiffres montrant que les
recettes étaient dans tous les cas insuffisantes pour couvrir les couts réels
chargés…. Le tarif proposé par le CFA partenaire du Département
Télécommunication et Usages était de loin très inférieur à ceux critiqués pour
leur faiblesse relative mais aucune objection n’a été émise à ce niveau bien
que le déficit de cette opération soit garantie en cas de retour à un
fonctionnement respectant les règles.
Cette
politique du deux poids deux mesures est absolument intolérable, ce régime
archaïque de faveurs est malsain. Cette direction utilise les méthodes tribales
de l’antiquité : diviser pour régner alors qu’elle revendique la
transparence, avec son côté expertise de Communications et Marketing
Il est symptomatique d’observer que le second mandat de M.
le Docteur E. Maurincomme a commencé par une enquête sur le ressenti des
personnels vis-à-vis de leurs conditions de travail. Espérons que les résultats
seront publiés, mais on peut pronostiquer qu’ils n’auront malheureusement
aucune conséquence sur la gestion RH de la direction.
Dans ce domaine, il est
délicat de tirer des conclusions à partir de données chiffrées mais la
comparaison des bilans sociaux annuels reste intéressante. En cinq ans
l’effectif total des personnels INSA, titulaires et contractuels, est resté
stable, 1392 personnes en 2011, 1386 en 2015 avec un passage à 1422 en 2012
principalement dû à une augmentation du nombre de chercheurs contractuels des
laboratoires, 97 en 2011, 134 en 2012 pour retomber à 57 en 2015. Cette
fluctuation du nombre de chercheurs n’est pas du fait de la direction mais
correspond à des pics et creux des activités contractuelles de recherche.
La
stabilité des effectifs est à confronter avec l’augmentation du nombre de
BIATSS technique et administratif des seuls services d’appuis aux missions. Il
est passé de 281 en 2011 à 309 en 2016, une fois exclus les personnels des
restaurants et de la médiathèque. Dans le même temps, le nombre total
d’enseignants sur ressources propres est passé de 226 en 2011 à 201 en 2015
pour un nombre d’enseignants titulaires de 537,5 avec le gain d’un poste de
maître de conférences et d’un poste second degré en cinq ans. La masse
salariale sur ressources propres est passée de 18,8 M€ en 2011 à 17,6 M€ en
2015 mais cette somme comprend les rémunérations de certains chercheurs. Le
détail entre les différentes catégories rémunérées sur ressources propres n’est
pas disponible. La seule conclusion quantitative est l’augmentation
significative des BIATSS pour l’administration centrale. La diminution du
nombre d’enseignants contractuels est à relier à la « refonte des
maquettes pédagogiques » visant à réduire le face à face pédagogique. On
peut ainsi identifier la ligne des économies.
A
titre indicatif, on peut noter qu’il y a 309 BIATSS dans les services d’appuis
aux missions pour 136 dans les départements et la médiathèque et aussi 136 dans
les laboratoires.
Le
bien-être et l’épanouissement du personnel a fait passer le nombre d’accidents
de travail de 700 en 2011 à 1355 en 2015, les journées d’absence sont restées
stables, elles étaient au nombre de 14650 en 2011 pour n’atteindre que 15242 en
2015 malgré l’augmentation significative du nombre d’accidents. Par contre, on
pourrait identifier une source potentielle de mécontentement sur les crédits
alloués à l’aide sociale aux personnels, après avoir été maintenu à 112 K€ en
2011 et 2012, le total est passé à 124 K€ en 2014 pour retomber à 109 K€ en
2015.
Tous
ces chiffres ne sont pas publiés sur le site web de l’INSA mais sont à la
disposition des élus au conseil d’administration de l’INSA. Les membres
internes ont dû demander des informations complémentaires sur la légère baisse
de la masse salariale à rapprocher de l’augmentation de personnel BIATSS sur
ressources propres. M. le Docteur E. Maurincomme ne manque pas d’utiliser le
budget de l’INSA pour renforcer l’administration. La gestion est devenue la
mission principale de l’INSA. La formation et la recherche sont des activités
secondaires sources d’économie.
Il
est illusoire de penser pouvoir changer les méthodes d’une personne en place depuis
6 ans et qui doit chercher une sortie correcte en moins de quatre ans après un
premier mandat peu reluisant. En 2017 pour les 60 ans de l’INSA, il est
affligeant de voir des dirigeants de l'école recourir à des pratiques contraires à
l’esprit collectif. Le problème fondamental est l’absence d’esprit de justice,
couplée à un défaut d’analyse de la réalité. M. le Docteur E. Maurincomme s’est
placé dans une bulle au sommet d’une hiérarchie administrative autoritaire et artificielle. Cinq
ans après son arrivée, il continue à vouloir imposer des solutions sans
connaissance précise de l’existant. Il représente un exemple type du principe
de Peter avec une nuance : c’est un hiérarque précoce, il a quitté prématurément
sa sphère scientifique de compétences au point d’avoir oublié la méthodologie
de base pour traiter les problèmes.
Prof.
Jean-Claude Boyer
Ex-président
de la section disciplinaire du Conseil d’Administration de l’INSA de Lyon.
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