INSA de Lyon – INSA Lyon 5717 – Chapitre 5-1 :
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Pour diriger l’établissement, et comme son prédécesseur, ce septième directeur ne
s’est pas appuyé sur le comité de direction constitué des directeurs de
département, structuration néammoins prévue à
l’Article 36 de la loi Savary. M. le Professeur A. Storck a repris le concept
d’équipe de direction, mis en place par M. Joël Rochat en
l’étoffant d’une Direction de la Communication, et d’une Direction des
Ressources Humaines. M. Claude Guédat, directeur du département de Télécommunications et Usage en
fin de contrat à durée déterminée sur ressources propres, s’est porté unique
candidat à ce poste, et a ainsi assuré son avenir professionnel sur une ligne budgétaire
financée par l’Etat.... Ancien ingénieur INSA du département Génie Electrique, il avait travaillé
à France Télécom avant la privatisation et les « réorientations » de
carrière suggérées par les tutelles. Son CV ne comportait pas d'expérience préalable conséquente en gestion ds ressources humaines. M.
le Professeur A. Storck a du aussi intégré M. le Professeur J.-C. Bureau, le
Directeur des Relations Internationales, dans le groupe fonctionnel de l’équipe
de direction. La Direction adjointe a été assurée par M. le Professeur Louis
Flamand, ex-directeur du Département Génie Mécanique Développement et du
Laboratoire de Mécanique des Contacts, puis par Mme Corinne Subaï, Professeure
agrégée au Département Génie Industriel, et enfin par M. le Professeur Gérard Grange,
ex-directeur du département Génie Electrique. La Direction de la Formation a
été reprise par M. le Professeur Martin Raynaud du Département Génie Energétique,
et la Direction de la Recherche par M. le Professeur Jean-Marie Raynouard, du
département Génie Civil et Urbanisme, ex directeur du Laboratoire de Génie
Civil et Ingénierie Environnemental. On remarquera la grande diversité des
spécialités dans la composition de cette équipe de direction, elle disparaitra
en 2011 à l’arrivée de M. le Docteur E. Maurincomme!
Pendant le premier mandat
de M. le Professeur A. Storck, le comité des directeurs de département prévu
par la loi a été démultiplié en comité de direction plénier avec
l’introduction des directeurs de laboratoire, en comité de direction formation
réservé aux directeurs de département, et en comité de direction recherche réservé
aux directeurs de laboratoire. Ce changement de structuration de
l’établissement s’est fait sans modification des statuts de l’établissement. Ces
chambres d’enregistrements étaient des « lieux d’échange » avec un
émetteur, la direction, et des récepteurs, les autres, avec par moment des
transmissions brouillées... Cette évolution que l’on aurait pu qualifier d’avancée
démocratique était un premier écart à l’esprit de la loi Savary qui avait placé
les laboratoires des universités sous la responsabilité des Unités de Formation
et Recherche, l’équivalent des départements à l’INSA de Lyon. La mission
formation de l’INSA passait petit à petit au second plan derrière la mission recherche
pour suivre la tendance nationale téléguidée par l’évolution des carrières des
enseignants-chercheurs et les encouragements aux fusions des entités de
recherche. L’épizootie de Jiationguite aigue couvait.
A la différence de la direction actuelle, M. le Professeur
Alain Storck a continué le développement
des relations internationales. Avec M. le Professeur J.-C. Bureau, puis M. le
Professeur M. Raynaud, à la tête de la Direction des Relations Internationales,
les premiers doubles diplômes ont pu voir le jour dés 2000 avec l’Université
Polytechnique de Catalogne, en 2002 avec la Technische Hochschule de Karlsruhe, en 2003 avec Trinity
College near Dublin, etc. Ces coopérations, avec l’aide de Jean-Louis Boitieux
opérant à Bruxelles, ont permis d’obtenir un contrat Erasmus Mundus financé sur
cinq ans. L’INSA de Lyon a ainsi remis des doubles diplômes CTI d’ingénieur en
génie mécanique à des étudiants brésiliens, chinois, vietnamiens, thaïlandais,
équatoriens, camerounais, éthiopiens, etc. avec l'Université Polytechnique de Catalogne et Trinity College. Les frais d’inscriptions spéciaux,
sponsorisés par la Commission Européenne avec des bourses conséquentes ont permis de financer directement une
grande partie du renouvellement de la plate forme des procédés de fabrication du
Département Génie Mécanique Conception. Les équipements n’avaient pas évolué depuis les années
70… Les autres sources de financement de ce renouvellement de matériel lourd
ont été la région Rhône-Alpes et la direction de l’INSA. Cette dernière a
fourni, dans la même période, les crédits au Département Génie Electrique pour sa plate-forme de TP
lourds toute aussi vieillissante. On remarquera que les actions internationales
judicieusement choisies peuvent être directement ou indirectement une source de
crédits non négligeable….
La dynamique à l’international a continué jusqu’au départ
dans l’industrie de M. le Professeur Martin Raynaud. L’INSA de Lyon avait été
contacté à l’époque par l’Université de Technologie de Compiègne pour s’associer
au projet d’Université de Technologie sino-européenne de l’Université
Municipale de Shanghai. Créé en 2005, cet établissement international forme avec les trois
Universités de Technologie de Compiègne, Troyes, et Belfort-Montbéliard 250 étudiants/ an environ dont 190 viennent en France pour préparer un
Master ou un double diplôme d’ingénieur. L’INSA de Lyon a décliné cette offre
car l’Université Municipale de Shanghai ne jouissait pas d’une très bonne réputation au
niveau international. La direction d e l'INSA de Lyon et M. le Professeur Martin Raynaud ont préféré suivre une voie
propre à l’INSA. Ils ont soutenu activement le démarrage des relations de
coopération avec la North-western Polytechnical University de Xi’An où
intervenait aussi Sup’Aéro de Toulouse. Un accord de double diplôme a été conclu
en 2009. En Juillet 2017, l’INSA de Lyon devrait « double diplômer »
le centième étudiant de NPU. Depuis le départ de M. le Professeur Martin Raynaud et son remplacement par Melle Marie-Pierre Favre, BIATS placée par M. le Professeur Alain Storck sous la double tutelle fonctionnelle des directions de la formation et de la recherche, plus aucun développement conséquent des RI n’est visible malgré les propositions formulées par les partenaires étrangers.
Le document 5717.insa-lyon donne une large place à
l’intégration de l’Ecole Supérieure de Plasturgie d’Oyonnax pendant le mandat de M. le
Professeur Alain Storck. Le succès relatif de l’opération lui revient sans
contestation. Sans sa volonté politique partagée par une grande partie de l’équipe de
direction, « l’adossement » de cette école aurait pu tourner à la
catastrophe. Le projet a été convenablement géré avec un comité de pilotage
coordonné par M. le Professeur Louis Flamand, Directeur adjoint. Deux
départements, Génie Mécanique Conception et Sciences et Génie des Matériaux
avaient manifesté leur intérêt de créer une nouvelle filière orientée
plasturgie, c’était une opportunité de proposer une formation dans un domaine
hors matériaux métalliques qui complétait les spécialités existantes. Cela
correspondait à une demande de l’industrie de plus en plus utilisatrice de
matériaux élastomères, polymères, et composites dans les produits et les
machines en complément ou remplacement des matériaux traditionnels comme
l’acier, les alliages d’aluminium, les titanes, etc. Dans ce projet, GMC voyait aussi, d’une part une possibilité d’augmenter son flux de diplômés pour
répondre à la demande du marché du travail en ingénieurs mécaniciens, et d’autre
part la pérennisation de l’activité pédagogique de ses enseignants-chercheurs
dans le contexte de la réduction du face à face pédagogique.
L’aventure commune aux deux départements, ardemment
souhaitée par la direction de l’INSA, a tourné court. M. le Professeur
Jean-François Gérard, directeur de l’ancien Laboratoire de Physique des
Matériaux Polymères rattaché au département Sciences et Génie des Matériaux,
s’est opposé catégoriquement à toute reprise d’activité pédagogique complète sur
le site de l’Ecole Supérieure de Plasturgie à Oyonnax et à la création d’une
nouvelle filière. Son projet était de réduire l’ancien établissement à une
plate-forme de Travaux Pratiques pour les départements de Villeurbanne, de
rapatrier les activités de recherche dans son laboratoire, et de récupérer la
taxe d’apprentissage versée à l’Ecole Supérieure de Plasturgie par les
industriels de la Plastic Valley…
La direction de
l’époque n’a pas choisi cette option destructrice et a confié la création de la
nouvelle filière Génie Mécanique Procédés Plasturgie au seul département Génie Mécanique
Conception. L’opposition à l’adossement de l’ex ESP perdure plus dix ans après
l’intégration officielle, et de nombreuses manœuvres ont du être contrées pour
respecter les engagements pris par l’INSA de Lyon. L’éloignement des deux
campus est évidemment un handicap mais avec un peu de bonne volonté il serait
facilement gérable en consacrant des moyens financiers relativement faibles comparés aux enjeux.
L’échec principal de cette opération se situe au niveau de la mission recherche, le Groupe de
Recherche Pluridisciplinaire en Plasturgie n’a jamais existé que sur le papier.
Les quatre laboratoires, soi-disant fondateurs du dit GRPP, ont été ses
fossoyeurs. Deux d’entre eux ont commencé par récupérer deux des quatre maîtres
de conférences qui travaillaient sur Oyonnax. Ensuite à chaque publication de
poste d'enseignant-chercheur destiné au site d’Oyonnax, les laboratoires se sont arrangés avec les
Commissions de Spécialistes, puis les Comités de Sélection, pour recruter des
profils satisfaisants pour leurs équipes de recherche de Villeurbanne sans
aucune volonté de développer une vraie recherche à Oyonnax. Il est fort
malheureux que la direction de l’époque ne se soit pas opposée au démantèlement
du potentiel humain du site d’Oyonnax. Ce n’est pas la faiblesse de la direction actuelle
qui pourra contrecarrer le vrai pouvoir des laboratoires. Seuls trois
enseignants-chercheurs de trois spécialités différentes ont leurs résidences
principales administratives à proximité des locaux d’enseignement et de
recherche. Une seule équipe de deux permanents a une activité de recherche
visible effectuée sur le campus de Bellignat. Pour tenter de rééquilibrer cette
politique de recherche incohérente, M. le Professeur Alain Storck a imposé
l’installation de la Cabine Expérimentale de Peinture à proximité du site de
plasturgie de l’INSA de Lyon. Faute de laboratoire spécialisé dans le domaine à
l’INSA de Lyon, le futur de cet embryon
de recherche appliquée est plus que compromis à long terme malgré son
rattachement formel au Laboratoire d’Ingénierie des Matériaux Polymères devenu
le Laboratoire d’Ingénierie des Matériaux Polymères…. Les laboratoires de
l’INSA de Lyon ont raté une formidable occasion de constituer un véritable pole
de recherche pluridisciplinaire, notamment dans le domaine de la mise en œuvre
des composites pour les applications en
environnement sévère.
Il est difficile d’expliquer comment des
enseignants-chercheurs de Lyon peuvent travailler avec des collègues situés à
des centaines ou des milliers de kilomètres et être incapables d’envisager
des collaborations avec des voisins immédiats sur des moyens expérimentaux
disponibles à 70 km de leurs bureaux ! Heureusement que le siècle actuel
est celui de la mobilité….
Prof. J.-C Boyer
Ex-Directeur du Département Génie Mécanique Conception
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