mardi 2 mai 2017


INSA de Lyon – INSA Lyon 5717 – Chapitre 5-1 : Commentaires

 
         Ce chapitre comme le suivant traite du passé récent de l’INSA de Lyon. Ayant été un témoin actif des deux mandats de M. le Professeur Alain Storck, et du premier mandat du directeur actuel, les commentaires sont beaucoup plus étoffés que ceux des chapitres précédents. Ils seront présentés dans des paragraphes distincts pour limiter la longueur de chaque article de ce blog. Ils ne méritent pas de tous figurer dans une histoire de l’établissement mais ils peuvent donner un éclairage différent de la compilation des anecdotes du document « twiteur »  INSA Lyon 5717.Ces commentaires ne sont pas exhaustifs et peuvent être corrigés et complétés par d’autres témoins.

 Cette cinquième période voit le retour d’un  Professeur d’Université, l'ex-directeur de l’Ecole Nationale Supérieure de Chimie de l’Université  de Nancy est nommé à la direction de l’INSA de Lyon. M. Alain Storck était un candidat universitaire, enseignant-chercheur, docteur ès sciences comme son prédécesseur chimiste Henri Lefebvre ancien X, mais simplement diplômé de l’école dont il venait d’assurer la direction.

Pour diriger l’établissement, et comme son prédécesseur, ce septième directeur ne s’est pas appuyé sur le comité de direction constitué des directeurs de département, structuration néammoins prévue à l’Article 36 de la loi Savary. M. le Professeur A. Storck a repris le concept d’équipe de direction, mis en place par M. Joël Rochat en l’étoffant d’une Direction de la Communication, et d’une Direction des Ressources Humaines. M. Claude Guédat, directeur du  département de Télécommunications et Usage en fin de contrat à durée déterminée sur ressources propres, s’est porté unique candidat à ce poste, et a ainsi assuré son avenir professionnel sur une ligne budgétaire financée par l’Etat.... Ancien ingénieur INSA du département Génie Electrique, il avait travaillé à France Télécom avant la privatisation et les « réorientations » de carrière suggérées par les tutelles. Son CV ne comportait pas d'expérience préalable conséquente en gestion ds ressources humaines.  M. le Professeur A. Storck a du aussi intégré M. le Professeur J.-C. Bureau, le Directeur des Relations Internationales, dans le groupe fonctionnel de l’équipe de direction. La Direction adjointe a été assurée par M. le Professeur Louis Flamand, ex-directeur du Département Génie Mécanique Développement et du Laboratoire de Mécanique des Contacts, puis par Mme Corinne Subaï, Professeure agrégée au Département Génie Industriel, et enfin par M. le Professeur Gérard Grange, ex-directeur du département Génie Electrique. La Direction de la Formation a été reprise par M. le Professeur Martin Raynaud du Département Génie Energétique, et la Direction de la Recherche par M. le Professeur Jean-Marie Raynouard, du département Génie Civil et Urbanisme, ex directeur du Laboratoire de Génie Civil et Ingénierie Environnemental. On remarquera la grande diversité des spécialités dans la composition de cette équipe de direction, elle disparaitra en 2011 à l’arrivée de M. le Docteur E. Maurincomme!
Pendant le premier mandat de M. le Professeur A. Storck, le comité des directeurs de département prévu par la loi a été démultiplié en comité de direction plénier avec l’introduction des directeurs de laboratoire, en comité de direction formation réservé aux directeurs de département, et en comité de direction recherche réservé aux directeurs de laboratoire. Ce changement de structuration de l’établissement s’est fait sans modification des statuts de l’établissement. Ces chambres d’enregistrements étaient des « lieux d’échange » avec un émetteur, la direction, et des récepteurs, les autres, avec par moment des transmissions brouillées... Cette évolution que l’on aurait pu qualifier d’avancée démocratique était un premier écart à l’esprit de la loi Savary qui avait placé les laboratoires des universités sous la responsabilité des Unités de Formation et Recherche, l’équivalent des départements à l’INSA de Lyon. La mission formation de l’INSA passait petit à petit au second plan derrière la mission recherche pour suivre la tendance nationale téléguidée par l’évolution des carrières des enseignants-chercheurs et les encouragements aux fusions des entités de recherche. L’épizootie de Jiationguite aigue couvait.

A la différence de la direction actuelle, M. le Professeur Alain Storck  a continué le développement des relations internationales. Avec M. le Professeur J.-C. Bureau, puis M. le Professeur M. Raynaud, à la tête de la Direction des Relations Internationales, les premiers doubles diplômes ont pu voir le jour dés 2000 avec l’Université Polytechnique de Catalogne, en 2002 avec la Technische Hochschule de Karlsruhe, en 2003 avec Trinity College near Dublin, etc. Ces coopérations, avec l’aide de Jean-Louis Boitieux opérant à Bruxelles, ont permis d’obtenir un contrat Erasmus Mundus financé sur cinq ans. L’INSA de Lyon a ainsi remis des doubles diplômes CTI  d’ingénieur en génie mécanique à des étudiants brésiliens, chinois, vietnamiens, thaïlandais, équatoriens, camerounais, éthiopiens, etc. avec l'Université Polytechnique de Catalogne et Trinity College. Les frais d’inscriptions spéciaux, sponsorisés par la Commission Européenne avec des bourses conséquentes ont permis de financer directement une grande partie du renouvellement de la plate forme des procédés de fabrication du Département Génie Mécanique Conception. Les équipements n’avaient pas évolué depuis les années 70… Les autres sources de financement de ce renouvellement de matériel lourd ont été la région Rhône-Alpes et la direction de l’INSA. Cette dernière a fourni, dans la même période, les crédits au Département  Génie Electrique pour sa plate-forme de TP lourds toute aussi vieillissante. On remarquera que les actions internationales judicieusement choisies peuvent être directement ou indirectement une source de crédits non négligeable….
          La dynamique à l’international a continué jusqu’au départ dans l’industrie de M. le Professeur Martin Raynaud. L’INSA de Lyon avait été contacté à l’époque par l’Université de Technologie de Compiègne pour s’associer au projet d’Université de Technologie sino-européenne de l’Université Municipale de Shanghai. Créé en 2005, cet établissement international forme avec les trois Universités de Technologie de Compiègne, Troyes, et Belfort-Montbéliard  250 étudiants/ an  environ  dont 190 viennent en France pour préparer un Master ou un double diplôme d’ingénieur. L’INSA de Lyon a décliné cette offre car l’Université Municipale de Shanghai ne  jouissait pas d’une très bonne réputation au niveau international. La direction d e l'INSA de Lyon et M. le Professeur Martin Raynaud ont préféré suivre une voie propre à l’INSA. Ils ont soutenu activement le démarrage des relations de coopération avec la North-western Polytechnical University de Xi’An où intervenait aussi Sup’Aéro de Toulouse. Un accord de double diplôme a été conclu en 2009. En Juillet 2017, l’INSA de Lyon devrait « double diplômer » le centième étudiant de NPU.
          Depuis le départ de M. le Professeur Martin Raynaud et son remplacement par Melle Marie-Pierre Favre, BIATS placée par M. le Professeur Alain Storck sous la double tutelle fonctionnelle des directions de la formation et de la recherche, plus aucun développement conséquent des RI n’est visible malgré les propositions formulées par les partenaires étrangers.

Le document 5717.insa-lyon donne une large place à l’intégration de l’Ecole Supérieure de Plasturgie d’Oyonnax pendant le mandat de M. le Professeur Alain Storck. Le succès relatif de l’opération lui revient sans contestation. Sans sa volonté politique partagée par une grande partie de l’équipe de direction, « l’adossement » de cette école aurait pu tourner à la catastrophe. Le projet a été convenablement géré avec un comité de pilotage coordonné par M. le Professeur Louis Flamand, Directeur adjoint. Deux départements, Génie Mécanique Conception et Sciences et Génie des Matériaux avaient manifesté leur intérêt de créer une nouvelle filière orientée plasturgie, c’était une opportunité de proposer une formation dans un domaine hors matériaux métalliques qui complétait les spécialités existantes. Cela correspondait à une demande de l’industrie de plus en plus utilisatrice de matériaux élastomères, polymères, et composites dans les produits et les machines en complément ou remplacement des matériaux traditionnels comme l’acier, les alliages d’aluminium, les titanes, etc. Dans ce projet, GMC voyait aussi, d’une part une possibilité d’augmenter son flux de diplômés pour répondre à la demande du marché du travail en ingénieurs mécaniciens, et d’autre part la pérennisation de l’activité pédagogique de ses enseignants-chercheurs dans le contexte de la réduction du face à face pédagogique. 

L’aventure commune aux deux départements, ardemment souhaitée par la direction de l’INSA, a tourné court. M. le Professeur Jean-François Gérard, directeur de l’ancien Laboratoire de Physique des Matériaux Polymères rattaché au département Sciences et Génie des Matériaux, s’est opposé catégoriquement à toute reprise d’activité pédagogique complète sur le site de l’Ecole Supérieure de Plasturgie à Oyonnax et à la création d’une nouvelle filière. Son projet était de réduire l’ancien établissement à une plate-forme de Travaux Pratiques pour les départements de Villeurbanne, de rapatrier les activités de recherche dans son laboratoire, et de récupérer la taxe d’apprentissage versée à l’Ecole Supérieure de Plasturgie par les industriels de la Plastic Valley…

  La direction de l’époque n’a pas choisi cette option destructrice et a confié la création de la nouvelle filière Génie Mécanique Procédés Plasturgie au seul département Génie Mécanique Conception. L’opposition à l’adossement de l’ex ESP perdure plus dix ans après l’intégration officielle, et de nombreuses manœuvres ont du être contrées pour respecter les engagements pris par l’INSA de Lyon. L’éloignement des deux campus est évidemment un handicap mais avec un peu de bonne volonté il serait facilement gérable en consacrant des moyens financiers relativement faibles comparés aux enjeux. L’échec principal de cette opération se situe au niveau de la mission recherche, le Groupe de Recherche Pluridisciplinaire en Plasturgie n’a jamais existé que sur le papier. Les quatre laboratoires, soi-disant fondateurs du dit GRPP, ont été ses fossoyeurs. Deux d’entre eux ont commencé par récupérer deux des quatre maîtres de conférences qui travaillaient sur Oyonnax. Ensuite à chaque publication de poste d'enseignant-chercheur destiné au site d’Oyonnax, les laboratoires se sont arrangés avec les Commissions de Spécialistes, puis les Comités de Sélection, pour recruter des profils satisfaisants pour leurs équipes de recherche de Villeurbanne sans aucune volonté de développer une vraie recherche à Oyonnax. Il est fort malheureux que la direction de l’époque ne se soit pas opposée au démantèlement du potentiel humain du site d’Oyonnax. Ce n’est pas la faiblesse de la direction actuelle qui pourra contrecarrer le vrai pouvoir des laboratoires. Seuls trois enseignants-chercheurs de trois spécialités différentes ont leurs résidences principales administratives à proximité des locaux d’enseignement et de recherche. Une seule équipe de deux permanents a une activité de recherche visible effectuée sur le campus de  Bellignat. Pour tenter de rééquilibrer cette politique de recherche incohérente, M. le Professeur Alain Storck a imposé l’installation de la Cabine Expérimentale de Peinture à proximité du site de plasturgie de l’INSA de Lyon. Faute de laboratoire spécialisé dans le domaine à l’INSA de Lyon, le futur de  cet embryon de recherche appliquée est plus que compromis à long terme malgré son rattachement formel au Laboratoire d’Ingénierie des Matériaux Polymères devenu le Laboratoire d’Ingénierie des Matériaux Polymères…. Les laboratoires de l’INSA de Lyon ont raté une formidable occasion de constituer un véritable pole de recherche pluridisciplinaire, notamment dans le domaine de la mise en œuvre des  composites pour les applications en environnement sévère.
Il est difficile d’expliquer comment des enseignants-chercheurs de Lyon peuvent travailler avec des collègues situés à des centaines ou des milliers de kilomètres et être incapables d’envisager des collaborations avec des voisins immédiats sur des moyens expérimentaux disponibles à 70 km de leurs bureaux ! Heureusement que le siècle actuel est celui de la mobilité….
 
 
Prof. J.-C Boyer
Ex-Directeur du Département Génie Mécanique Conception

 

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