lundi 15 mai 2017


INSA de LYON – MAURINCOMME - INSA LYON 5717 – Chapitre 6-1 :  l’arrivée de l’enfant prodige !

Pour succéder à M. le Professeur A. Storck en 2011, les représentants élus des personnels administratifs et techniques au Conseil d’Administration de l'INSA de Lyon ont fait pencher les résultats du vote vers la candidature de M. le Docteur E. Maurincomme,  le Président du CA d’Agfa Health Care France au détriment de M. le Professeur A. Quillot, mathématicien reconnu au niveau international, directeur d’une école universitaire d’ingénieur en informatique et du laboratoire CNRS d’informatique de modélisation et d’optimisation des systèmes de l’Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand. Le candidat élu, beaucoup plus jeune que son rival, paraissait plus dynamique, et a séduit les représentants des personnels BIATSS par un des trois points essentiels de son programme : le bien être et l’épanouissement du personnel… On reviendra sur cet objectif annoncé ainsi que sur les deux autres : le rétablissement de l’équilibre financier de l’établissement, et une place parmi les cinq premières écoles d’ingénieurs européennes.

M. le Docteur Eric Maurincomme est le second directeur de l’INSA de Lyon à ne pas être issu du milieu universitaire après M. Joël Rochat, polytechnicien et ex Ingénieur Général des télécommunications. La qualité du CV de cet ancien élève de l’INSA de Lyon correspondrait à l’équation utilisée dans les années 80 par les recruteurs des RH des grands groupes industriels français : un  diplôme INSA + un doctorat 3° cycle est équivalent à un X, un Piston Paris, un Mineur, ou un Ponts et Chaussées sans doctorat.  L’INSA de Lyon pouvait se prévaloir d’avoir eu à sa tête 3 brillants normaliens docteurs ès sciences dont son fondateur, le Recteur J. Capelle, mais la baisse de pedigree des postulants à la direction de l’établissement s’est confirmée avec ce recrutement qui n’a pas suscité l’enthousiasme parmi les enseignants, et les enseignants-chercheurs. L’échéance de 2021 risque d’être difficile à négocier si de bons candidats ne se manifestent pas pour continuer l’aventure INSA après plus de soixante ans d’existence.

Après cinq ans de pratique, on peut esquisser un bilan d’un directeur qui se présente sur Linkedin comme Chief Executive Officer (CEO) et Dean de l’INSA de Lyon. Il n’y a aucune justification de ces appellations anglo-américaines dans les textes régissant le fonctionnement de l’Institut, ni dans les dictionnaires proposant des traductions pour  Directeur. Par ailleurs, on peut remarquer que l’en-tête de sa présentation personnelle publiée par Wikipédia sur Google ne mentionne que sa formation en Master of Sciences in Electrical Engineering à l’Université de Davis, Californie. Ses diplômes d’ingénieur du département Génie Electrique et  de docteur de l’INSA de Lyon ne figurent que dans le court article  qui lui est consacré et dont l’introduction fait référence à son poste de directeur de l’INSA. Est-ce un exercice de communication volontaire, conseillé par des professionnels, ou un avatar du web. Il est connu que le titre de Directeur  ne correspond pas à la conception de sa fonction, M. le Dr E. Maurincomme voudrait signer les conventions et accords internationaux divers comme Président ! L’INSA étant régi par les articles 34, à  36 de la Loi Savary de Janvier 1984, et non par les articles 25 à 33 traitant des Universités, il ne pourra peut être le faire qu’en tant que Vice-président s’il parvient à se glisser d’ici 2021 dans l’équipe de direction de la futur COMUE baptisée Université de Lyon… Pour le moment, M. le Docteur E. Maurincomme doit se contenter du titre de Président de la présidence tournante du groupe INSA, association loi 1901, comme indiqué dans la version d’Avril 2017 de sa biographie de letudiant.fr/educpros/perso

Tous ces détails sont évidemment superficiels et de second ordre mais néanmoins révélateurs d’un certain mal être par rapport à la position de Directeur.

            A propos de l’arrivée de M. le Docteur E. Maurincomme à la direction de l’INSA de Lyon, une question reste à ce jour sans réponse : pourquoi la société Agfa Health Care n’a pas déployé les efforts nécessaires pour retenir en son sein un de ses brillants cadres internationaux multilingues? Dans le secteur privé, les possibilités de promotion ne sont pas régies par des textes légaux difficiles à modifier, les « patrons » peuvent prendre des initiatives pour conserver les meilleurs éléments prometteurs en  Stratégie, Développement,  Marketing et  Communication… La fable du rêve d’enfant devenu réalité grâce à l’annonce de la vacance du poste de Directeur de l’INSA par l’ange du journal « le Monde » dans un avion n’a pas convaincu beaucoup de personnes. Par ailleurs, M. le Docteur E. Maurincomme n’a pas été le premier diplômé de l’INSA de Lyon à avoir brigué le poste de Directeur de son école, Feu Jean-Yves Tardieu, CM79 patron d’une TPME en faillite, avait fait acte de candidature en 2006 lors du renouvellement de mandat de M. le Professeur A. Storck.

            Conscient de son incompétence initiale dans la gouvernance d’un établissement d’enseignement supérieur, M. le Docteur E. Maurincomme a tenté de conserver l’équipe de direction de son prédécesseur.  Le  Directeur  de la Recherche et le Directeur des Ressources Humaines étaient en place depuis 10 ans, les membres internes du Conseil d’Administration ont demandé des changements pour au moins respecter l’esprit des statuts de l’INSA de Lyon qui ne prévoient que des mandats d’une durée inférieure à 10 ans pour toutes les responsabilités électives. Une certaine déontologie aurait aussi voulu que les personnes concernées présentes spontanément leurs démissions…. Le Directeur de la Formation, M. le Professeur C. Odet a été maintenu à son poste. Il n’avait intégré l’équipe de direction de M. le Professeur A. Storck qu’au cours de son second mandat. La Directrice des Relations Internationales, Melle M.-P. Favre a été aussi confirmée à son poste bien que n’ayant aucune expérience universitaire à son actif. Ce choix était en fait un indicateur prémonitoire sur l’importance relative donnée aux Relations Internationales dans la future politique de l’établissement. Pendant les premiers mois de son mandat, le nouveau directeur n’a pas pris de directeur-adjoint mais a nommé des chargés de mission. M. le Professeur Y. Benoit-Cattin, ex-directeur du département de Télécommunications et Usage en fin de mandat est ainsi chargé de l’innovation  depuis 6 ans.
          Les Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication ont été dés le départ plus que surreprésentées dans l’équipe de direction avec une très forte consanguinité INSA peu propice à la diversité de la pensée.   Le Directeur des Ressources Humaines a été remplacé par un chargé de mission en la personne de M. le Professeur F. Morestin. La Direction de la Recherche a été demandée par M. le Professeur J.-F. Gérard, ex directeur de l’Institut des Matériaux Polymères, après son désistement d’un détachement dans une équipe du centre de recherche de la Société Michelin à Clermont-Ferrand. Cette « nomination » a surpris car M. le Professeur J.-F. Gérard s’était déclaré, avec de très bons arguments, fervent opposant lors de  la sélection de M. le Docteur E. Maurincomme comme candidat proposé au Ministère de tutelle. Il ne faut pas confondre l’intérêt collectif et l’intérêt personnel…
            Une fois encore, la Direction de l’Institut n’a pas été constituée conformément  à la loi de Janvier 1984 régissant le fonctionnement des Instituts et Ecoles extérieures aux Universités. L’article 36 de cette loi précise que le directeur est assisté d’un comité de direction composé des directeurs de départements ou, à défaut, des responsables des études. Le respect de cette disposition pourrait permettre une plus grande diversité de points de vue dans la gestion de l’établissement avec des représentants de secteurs industriels très différents.
Si les états d’âme sur la reconduction de l’équipe de direction existante ont duré plusieurs mois, il n’en a pas été de même pour remercier le Directeur Général des Services en place. M. G. Roqueplan a été prié de chercher une autre affectation une fois la préparation du budget 2012 terminée ! Il a du être « jugé » présumé coupable de complicité dans la diminution illégale du fonds de roulement par la direction précédente. Pourquoi a-t-il été le seul à être sanctionné en lui imposant de quitter l’INSA de Lyon?
Prof. Jean-Claude Boyer
Ex membre du Conseil d'administration de l'INSA de Lyon.

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