INSA
de LYON – MAURINCOMME - INSA LYON 5717 – Chapitre 6-1 : l’arrivée de
l’enfant prodige !
Pour succéder à M. le Professeur A. Storck en 2011, les
représentants élus des personnels administratifs et techniques au Conseil
d’Administration de l'INSA de Lyon ont fait pencher les résultats du vote vers la candidature de M.
le Docteur E. Maurincomme, le Président
du CA d’Agfa Health Care France au détriment de M. le Professeur A. Quillot,
mathématicien reconnu au niveau international, directeur d’une école
universitaire d’ingénieur en informatique et du laboratoire CNRS d’informatique
de modélisation et d’optimisation des systèmes de l’Université Blaise Pascal de
Clermont-Ferrand. Le candidat élu, beaucoup plus jeune que son rival,
paraissait plus dynamique, et a séduit les représentants des personnels BIATSS
par un des trois points essentiels de son programme : le bien être et
l’épanouissement du personnel… On reviendra sur cet objectif annoncé ainsi que
sur les deux autres : le rétablissement de l’équilibre financier de
l’établissement, et une place parmi les cinq premières écoles d’ingénieurs
européennes.
M. le Docteur Eric Maurincomme est le second directeur de
l’INSA de Lyon à ne pas être issu du milieu universitaire après M. Joël Rochat,
polytechnicien et ex Ingénieur Général des télécommunications. La qualité du CV
de cet ancien élève de l’INSA de Lyon correspondrait à l’équation utilisée dans
les années 80 par les recruteurs des RH des grands groupes industriels français
: un diplôme INSA + un doctorat 3° cycle
est équivalent à un X, un Piston Paris, un Mineur, ou un Ponts et
Chaussées sans doctorat. L’INSA de Lyon pouvait se
prévaloir d’avoir eu à sa tête 3 brillants normaliens docteurs ès sciences dont
son fondateur, le Recteur J. Capelle, mais la baisse de pedigree des postulants
à la direction de l’établissement s’est confirmée avec ce recrutement qui n’a
pas suscité l’enthousiasme parmi les enseignants, et les
enseignants-chercheurs. L’échéance de 2021 risque d’être difficile à négocier
si de bons candidats ne se manifestent pas pour continuer l’aventure INSA après
plus de soixante ans d’existence.
Après cinq ans de pratique, on peut esquisser un bilan d’un
directeur qui se présente sur Linkedin comme Chief Executive Officer (CEO) et
Dean de l’INSA de Lyon. Il n’y a aucune justification de ces appellations anglo-américaines
dans les textes régissant le fonctionnement de l’Institut, ni dans les
dictionnaires proposant des traductions pour
Directeur. Par ailleurs, on peut remarquer que l’en-tête de sa
présentation personnelle publiée par Wikipédia sur Google ne mentionne que sa
formation en Master of Sciences in Electrical Engineering à l’Université de
Davis, Californie. Ses diplômes d’ingénieur du département Génie Electrique et de docteur de l’INSA de Lyon ne figurent que
dans le court article qui lui est
consacré et dont l’introduction fait référence à son poste de directeur de
l’INSA. Est-ce un exercice de communication volontaire, conseillé par des
professionnels, ou un avatar du web. Il est connu que le titre de Directeur ne correspond pas à la conception de sa
fonction, M. le Dr E. Maurincomme voudrait signer les conventions et accords
internationaux divers comme Président ! L’INSA étant régi par les articles 34, à 36 de la Loi Savary de Janvier 1984, et non
par les articles 25 à 33 traitant des Universités, il ne pourra peut être le
faire qu’en tant que Vice-président s’il parvient à se glisser d’ici
2021 dans l’équipe de direction de la futur COMUE baptisée Université de Lyon… Pour
le moment, M. le Docteur E. Maurincomme doit se contenter du titre de Président de la présidence
tournante du groupe INSA, association loi 1901, comme indiqué dans la version d’Avril
2017 de sa biographie de letudiant.fr/educpros/perso
Tous ces détails sont évidemment superficiels et de second
ordre mais néanmoins révélateurs d’un certain mal être par rapport à la position
de Directeur.
A propos de l’arrivée de M. le
Docteur E. Maurincomme à la direction de l’INSA de Lyon, une question reste à
ce jour sans réponse : pourquoi la société Agfa Health Care n’a pas
déployé les efforts nécessaires pour retenir en son sein un de ses brillants
cadres internationaux multilingues? Dans le secteur privé, les
possibilités de promotion ne sont pas régies par des textes légaux difficiles à modifier, les « patrons »
peuvent prendre des initiatives pour conserver les meilleurs éléments prometteurs
en Stratégie, Développement, Marketing et
Communication… La fable du rêve d’enfant devenu réalité grâce à
l’annonce de la vacance du poste de Directeur de l’INSA par l’ange du journal
« le Monde » dans un avion n’a pas convaincu beaucoup de personnes.
Par ailleurs, M. le Docteur E. Maurincomme n’a pas été le premier diplômé de l’INSA de Lyon à
avoir brigué le poste de Directeur de son école, Feu Jean-Yves Tardieu, CM79 patron
d’une TPME en faillite, avait fait acte de candidature en 2006 lors du
renouvellement de mandat de M. le Professeur A. Storck.
Conscient de son incompétence initiale
dans la gouvernance d’un établissement d’enseignement supérieur, M. le Docteur
E. Maurincomme a tenté de conserver l’équipe de direction de son
prédécesseur. Le Directeur
de la Recherche et le Directeur des Ressources Humaines étaient en place
depuis 10 ans, les membres internes du Conseil d’Administration ont demandé des
changements pour au moins respecter l’esprit des statuts de l’INSA de Lyon qui
ne prévoient que des mandats d’une durée inférieure à 10 ans pour toutes les
responsabilités électives. Une certaine déontologie aurait aussi voulu que les
personnes concernées présentes spontanément leurs démissions…. Le Directeur de
la Formation, M. le Professeur C. Odet a été maintenu à son poste. Il n’avait
intégré l’équipe de direction de M. le Professeur A. Storck qu’au cours de son
second mandat. La Directrice des Relations Internationales, Melle M.-P. Favre a
été aussi confirmée à son poste bien que n’ayant aucune expérience
universitaire à son actif. Ce choix
était en fait un indicateur prémonitoire sur l’importance relative donnée aux Relations
Internationales dans la future politique de l’établissement. Pendant les
premiers mois de son mandat, le nouveau directeur n’a pas pris de
directeur-adjoint mais a nommé des chargés de mission. M. le Professeur Y.
Benoit-Cattin, ex-directeur du département de Télécommunications et Usage en
fin de mandat est ainsi chargé de l’innovation
depuis 6 ans.
Les Sciences et Techniques de l’Information et de la
Communication ont été dés le départ plus que surreprésentées dans l’équipe de
direction avec une très forte consanguinité INSA peu propice à la diversité de
la pensée. Le Directeur des Ressources Humaines a été
remplacé par un chargé de mission en la personne de M. le Professeur F.
Morestin. La Direction de la Recherche a été demandée par M. le Professeur
J.-F. Gérard, ex directeur de l’Institut des Matériaux Polymères, après son
désistement d’un détachement dans une équipe du centre de recherche de la
Société Michelin à Clermont-Ferrand. Cette « nomination » a surpris
car M. le Professeur J.-F. Gérard s’était déclaré, avec de très bons arguments,
fervent opposant lors de la sélection de
M. le Docteur E. Maurincomme comme candidat proposé au Ministère de tutelle. Il
ne faut pas confondre l’intérêt collectif et l’intérêt personnel…
Une fois encore, la Direction de
l’Institut n’a pas été constituée conformément
à la loi de Janvier 1984 régissant le fonctionnement des Instituts et
Ecoles extérieures aux Universités. L’article
36 de cette loi précise que le directeur est assisté d’un comité de direction
composé des directeurs de départements ou, à défaut, des responsables des
études. Le respect de cette disposition pourrait permettre une plus grande
diversité de points de vue dans la gestion de l’établissement avec des représentants de secteurs industriels très différents.
Si les états d’âme sur la reconduction de l’équipe de direction
existante ont duré plusieurs mois, il n’en a pas été de même pour remercier le
Directeur Général des Services en place. M. G. Roqueplan a été prié de chercher
une autre affectation une fois la préparation du budget 2012 terminée ! Il
a du être « jugé » présumé coupable de complicité dans la diminution
illégale du fonds de roulement par la direction précédente. Pourquoi a-t-il été
le seul à être sanctionné en lui imposant de quitter l’INSA de Lyon?
Prof. Jean-Claude Boyer
Ex membre du Conseil d'administration de l'INSA de Lyon.
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