INSA
de LYON - MAURINCOMME - INSA LYON 5717 – Chapitre 6-2 : renouvellement du
mandat
Lors de la campagne de
renouvellement de son mandat, M. le Docteur E. Maurincomme n’a pas dressé son
bilan de la période 2011-2016 devant l’assemblée générale du personnel de
l’INSA de Lyon. Peut-être l’a-t-il fait devant le Conseil d’Administration et
d’autres instances mais les enseignants, les enseignants-chercheurs, et les
personnels administratifs et techniques de la base n’ont eu droit qu’à un
nouvel exposé de deux des objectifs déjà présentés en 2011 et reconduits comme
buts à atteindre d’ici 2021….. Ces objectifs feront l'objet de deux articles séparés.
Il
n’y a pas eu plus de débat public sur le
bilan du premier mandat que de véritable appel à candidature pour ouvrir le
poste à une éventuelle concurrence. En 2016, pas d’annonce dans le journal
« le Monde », la publication de la vacance du poste de directeur a
été faite uniquement dans les termes minimalistes imposés par le législateur.
Stratégie délibérée pour diminuer les risques qu’avait osé courir son
prédécesseur ?
M.
le Professeur A. Storck avait du affronter deux challengers
dangereux :
- M. P. Fournier, polytechnicien, ancien directeur Recherche & Développement de la société
St Gobain, ancien Directeur Général de Vetrotex France, membre élu à l’Académie des
technologies, à qui a été confié en 2001 la direction de
l’UTBM puis celle de l’ISTIL.
- et M. P. Jamet, ancien attaché pour la science et technologie à
l’Ambassade de France à Washington, Ingénieur et Docteur de l’Ecole Nationale
Supérieure des Mines de Paris, HDR Paris VI, qui a dirigé l’Ecole
des Mines de St Etienne de 2008 à 2014. Depuis cette date il est Directeur Général de l’Institut Mines-Télécom.
M.
le Docteur E. Maurincomme n’a eu comme adversaire en 2016 qu’un Professeur d’une
Université portugaise en recherche d’emploi, suite aux licenciements massifs
dans la fonction publique de son pays en crise économique. Statutairement, le Ministère
de tutelle demande que le Conseil d’Administration de l’INSA de Lyon propose
une liste comportant au minimum deux noms pour attribuer le poste de directeur. Ainsi,
il était inutile de justifier publiquement le peu de résultats obtenus pendant
le premier mandat pour en obtenir un second.
En professionnel du
Marketing et de la Communication, M. Le Docteur E. Maurincomme a par contre donné
sa version de son bilan :
- d’une part sur le site web de l’INSA de Lyon en janvier 2016
sous le titre Diversité, Excellence, Innovation, Ouverture, Renommée, Retours
sur 5 ans à l’INSA, article complété en Avril 2016 par une forme de préparation
à son second mandat.- dans le blog d’Olivier Rollot, spécialiste de l’éducation au journal « le Monde ».
Lorsque l’on connait l’INSA de Lyon de l’intérieur, la
lecture de ces articles permet d’identifier clairement la grande différence
entre le directeur actuel et ses prédécesseurs. Depuis la création de l’école en
1957, du Recteur J. Capelle à M. le Professeur A. Storck, la direction de l’INSA
était initiatrice et coordinatrice de projets de développement. Depuis 2011, la
direction ne fait que s’attribuer les résultats des projets lancés depuis des
années ou ceux des initiatives individuelles et collectives menées à terme sans
soutien de la structure. La liste des projets nouveaux réussis durant les cinq
dernières années est très mince. La baisse dans les divers classements des
établissements d’enseignement supérieur n’est pas un phénomène inexplicable. Le
développement de l’INSA de Lyon s’est arrêté en 2011.
Dans sa présentation personnelle sur le web du bilan du mandat 2011-2016, M. le
Docteur E. Maurincomme revendique « l’amorce de la transformation » !
Le premier point cité dans ce contexte est le retour à l’équilibre financier de
l’établissement. On ne peut contester ce « succès » mais il faut en
relativiser l’importance, le défi n’était pas très difficile à relever.
Le fonds de roulement de l’établissement était largement
sous le niveau imposé par le Ministère de tutelle, mais l’INSA de Lyon a
toujours honoré ses factures sans plus de retard que les organismes publics. En
dehors d’une société de gestion d’HLM en charge d’une partie des résidences
étudiantes de l’INSA dont les versements de loyers ont subi trois mois de
délais, très peu de fournisseurs ont du pâtir de la situation. La trésorerie de
l’établissement n’a été en difficulté que lors de versements tardifs de la dotation
globale de fonctionnement du Ministère de l’Enseignement Supérieur, problème indépendant de la ponction dans le fonds de roulement . Le retour à l’équilibre a été en grande partie « naturelle ». Les membres de la commission budgétaire du Conseil d’Administration de l’INSA de Lyon, mise en place pendant le second mandat de M. le Professeur Storck, avait identifié un phénomène récurrent depuis de nombreuses années. Le taux de réalisation budgétaire était très inférieur à 90% en moyenne et n’atteignait pas 75% dans certains Services d’Appuis au Missions (SAM). Les départements de formation utilisaient la quasi totalité des budgets demandés ainsi que les laboratoires de recherche mais la somme des différences entre les crédits demandés certaines entités budgétaires et leurs dépenses effectives tombaient chaque fin d’année dans le fonds de roulement pour le grossir «naturellement». Sans changement de gestion des SAM sous la nouvelle direction, il était évident que le fonds de roulement se reconstituerait en quatre ans maximum selon des prévisions pessimistes. Pour satisfaire le rectorat, il était néanmoins nécessaire de prendre des mesures conjoncturelles, car on ne pouvait pas utiliser officiellement le mauvais taux de réalisation budgétaire des SAM comme solution pour la reconstitution du fonds de roulement.
Fin 2011, la commission budgétaire du Conseil d’Administration a proposé de participer aux arbitrages des coupes envisagées pour mettre à disposition du nouveau directeur ses connaissances sur la préparation du budget. Comme première preuve d’application de la transparence revendiquée par la nouvelle direction, cette commission budgétaire a été dissoute dans les premiers mois de son mandat sans justification circonstanciée! Bienvenue au pays de la dichotomie entre les paroles et les actes. Les crédits sont un outil de pouvoir, et pour certaines personnes le pouvoir ne se partage pas. Le budget est d’une importance cruciale dans une entreprise, c’est une question vitale pour garantir les rémunérations des salariés, des dirigeants, et des actionnaires. Les conditions sont très différentes dans un établissement d’enseignement supérieur, la marge de liberté d’un directeur est en réalité très faible, l’équilibre recettes-dépenses n’est pas difficile à négocier quand les chiffres sont connus de tous. Il n’y a aucun capital à rémunérer, ni participation discrétionnaire aux résultats financiers. La répartition des crédits potentiels est depuis des années limitée aux dépenses de fonctionnement, le renouvellement régulier du matériel pédagogique n’a peut être jamais existé en 60 ans.
Pour gonfler artificiellement sa responsabilité « financière », la direction actuelle continue à mimer les présentations des résultats des entreprises en parlant de chiffre d’affaires… Le total annoncé de 120 millions d’Euros est une illusion de communication. La moitié correspond à la masse salariale des personnels relevant de la fonction publique rémunérés directement par le Trésor Public. Ces crédits, heureusement, ne transitent pas par la Direction des Affaires Financières de l’établissement. Sur les 60 millions restant, entre le tiers et la moitié environ correspondent aux recettes de contrats signés et de subventions obtenues par les laboratoires de recherche sans implication de la Direction de l’INSA. La dotation globale de fonctionnement octroyé par le Ministère couvre les factures des fluides et les salaires des personnels payés sur ressources propres. Les investissements dans les bâtiments sont réalisés grâce à des subventions ministérielles et régionales qui, suivant, les années grossissent le budget de plusieurs millions d’Euros. Le budget des résidences et des restaurants universitaires est voisin de 10 millions d’Euros. La part directe qui revient aux départements de formation pour leur fonctionnement est de l’ordre de 2 à 3 millions d’Euros, y compris les crédits pour la Bibliothèque. Cette somme correspond en gros aux frais de scolarité acquittés par les étudiants inscrits et à une partie de la taxe d’apprentissage versée par les entreprises. Au passage, on peut relativiser l’effort financier accordé à la première mission de l’INSA de Lyon. Ces chiffres sont très approximatifs mais leurs ordres de grandeur montrent que le système est très contraint. Et la coopération de tous les acteurs de l’INSA pour résoudre les problèmes financiers paraissait plus favorable à la recherche de solutions que le fait du prince.
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