INSA
de LYON - MAURINCOMME - INSA LYON 5717 – Chapitre 6-3 :le retour à
« l’équilibre financier »
Dans le contexte présenté dans l’article précédent, pour
reconstituer rapidement le fonds de roulement, M. le Docteur E. Maurincomme a d’abord
proposé de raboter tout le monde d’un certain pourcentage par rapport au budget
de l’année 2011. Méthode qui découle d’une réflexion particulièrement puissante
et d’une connaissance pointue de la réalité. Les moins bien lotis seraient
encore plus appauvris pendant que ceux qui ne dépensaient pas les budgets
demandés continueraient à ne pas manquer de ressources. Les membres internes du
Conseil d’Administration se sont opposés à cette application aveugle d’une
réduction proportionnelle des demandes
et a demandé des mesures secteur par secteur en fonction des taux de
réalisation budgétaire de chaque service considéré à masse salariale maintenue.
Les budgets demandés par les SAM ont été les plus impactés mais pour arriver
aux objectifs fixés pour 2012, M. le Docteur E. Maurincomme a aussi supprimé la
ligne budgétaire des contrats doctoraux qui finançaient un nombre non
négligeable de thésards, 70 environ, chiffre à vérifier. Voilà une mesure
particulièrement judicieuse pour la préparation de l’avenir des étudiants
diplômés et de la recherche en général.
On reconnait dans ce genre de mesure la supériorité des capacités de
visionnaire sur la compétence en comptabilité
quotidienne. Cette solution est apparue d’autant plus affligeante aux collègues
enseignants-chercheurs que l’économie réalisée était assez ridicule par rapport
au but à atteindre, mais c’était une belle manifestation d’autorité vis-à-vis
du rectorat qui surveillait de très prés la reconstitution du fonds de
roulement. Les démarches conduites par un collectif de directeurs de
départements et de directeurs de laboratoires, unis pour une fois, n’ont pas
fait reculer la direction malgré l’enjeu stratégique pour le futur.
L’année suivante, M. le Docteur E. Maurincomme a tenté une
réduction de dépenses similaire en proposant d’arrêter le recrutement des
Attachés Temporaires d’Enseignement et de Recherche rémunérés sur les fonds propres
de l’établissement. Face à cette nouvelle mesure inique, les représentants de
tous les personnels de l’Institut au Conseil d’Administration ont refusé de
voter le budget 2013. Ce conflit a eu lieu en séance plénière du CA, en
présence de la représentante du rectorat, alors que la direction avait été
prévenue de la position des élus internes au CA lors d’une réunion préparatoire.
Ce nouveau directeur s’attaquait encore autoritairement au futur de collègues
débutants et à la préparation de l’avenir, mais cette fois il a du revoir le
budget prévisionnel avant de le faire adopter.
Ces manifestations de pouvoir individuel paraissent
étranges en milieu universitaire et relèvent d’un fonctionnement assez
paradoxal quand on les rapproche des tergiversations sur l’application de frais
d’environnement aux contrats des laboratoires de recherche. Avant sa
dissolution, la commission budgétaire du conseil d’administration avait analysé
l’évolution des dépenses des diverses unités budgétaires de l’INSA. La
situation était préoccupante car les recettes récurrentes, comme la dotation
globale de fonctionnement et certaines subventions, diminuaient alors que les
dépenses incompressibles comme les fluides et les salaires payés sur ressources
propres augmentaient avec l’inflation et l’ancienneté des personnels. Les budgets
possibles pour la mission des départements de formation ne pouvaient que
diminuer à moyen terme alors qu’en parallèle les budgets des laboratoires
de recherche augmentaient grâce à la croissance de leurs activités
contractuelles. Ce résultat positif pour les laboratoires, qui devaient être
encouragés à poursuivre dans cette direction, entrainait mécaniquement une
augmentation des dépenses en fluides et télécommunications qui n’était pas
couverte par le prélèvement forfaitaire sur les contrats de recherche appelé, à
tort, frais de gestion. Le pourcentage appliqué sur les contrats gérés par l’INSA et sa filiale INSAVALOR était
très inférieur, entre la moitié et le tiers, à ceux pratiqués par ARMINE, la
société de transfert et de valorisation de la recherche de l’Ecole Nationale
Supérieure des Mines de Paris. La commission budgétaire avait recommandé au
prédécesseur de M. le Docteur E. Maurincomme
de négocier avec les laboratoires une contribution aux frais réels
d’environnement des travaux de recherches plus proches des couts effectifs.
Bien qu’en fin de mandat, M. le Professeur A. Storck n’avait rien obtenu pour
aller vers une situation plus équilibrée entre les dépenses réelles des
laboratoires et leurs contributions au budget de l’établissement. Lors de son
arrivée à l’INSA de Lyon, la commission budgétaire a informé M. le Docteur E.
Maurincomme de cette possibilité de recettes « nouvelles » qui aurait
pu contribuer au redressement rapide du
fonds de roulement de l’établissement. Mais, il était plus facile de rayer la
ligne budgétaire des contrats doctoraux ou des Attachés Temporaires
d’Enseignement et de Recherche dans un fichier Excel que d’affronter les
directeurs de laboratoire.
La masse salariale consacrée aux personnels rémunérés sur
ressources propres est un poste budgétaire très important. La commission
budgétaire avait demandé une analyse fine de tous les postes techniques et
administratifs dans toutes les entités de l’INSA pour rééquilibrer des
affectations avec l’évolution des outils et des charges inégales supportées par
certaines entités. Une réduction de 10% du personnel sur ressources propres aurait
modifié grandement l’équilibre financier de l’établissement qui avait embauché
à tort et à travers des contractuels pendant l’ère de M. Joël Rochat. Cette
demande exprimée pendant le mandat de M. le Professeur Alain Storck a été
réitérée en 2011 et n’a évidemment pas eu de suite pour les budgets 2012 et
2013.
Il est aussi intéressant de remarquer que dans ce même
temps de difficultés budgétaires, un poste supplémentaire de directrice
financière et administrative était créé à la Direction des Relations
Internationales pour suppléer à la déficience de gestion des personnels de ce
service par sa Directrice en titre ! Cette création coute entre 60 et
70 000 €/an au budget de l’INSA en rémunération sur ressources propres.
Quand on demande à la collectivité de faire des économies, la direction devrait
montrer l’exemple.
Pour terminer ce paragraphe sur le retour à l’équilibre
financier de l’INSA, il faut signaler que le niveau « légal » du
fonds de roulement a été retrouvé en mois de trois ans avec l’aide naturelle
des SAM qui ne dépensaient toujours pas les budgets demandés bien que réduits…
Par ailleurs, les laboratoires ont finalement du accepter
une augmentation du prélèvement forfaitaire sur les contrats de recherche après
décision conjointe des services de gestion du CNRS, d’INSAVALOR, et de l’Université Lyon I. Cette décision est à
attribuer, sans aucun doute, à l’autorité de M. le Docteur E. Maurincomme sur
les laboratoires de l’INSA.
Le prochain article sera consacré au Projet "Guimet"
Prof.
Jean-Claude Boyer
Ex
coordonateur de la commission budgétaire du Conseil
d’administration de l’INSA de Lyon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire