lundi 27 février 2017


INSA de Lyon INSA-Lyon 5717 - Chapitre 2 :  61-74

            Ce chapitre est caractéristique de la piètre qualité factuelle du document mis en ligne.

Il  débute avec une erreur de chronologie : la date d’arrivée de Marcel Bonvalet est 1967, et non 1966, voir sa biographie sur Internet. Le baptême de la 11° promotion fin 1967 avait salué son introduction de l’informatique à l’INSA de Lyon en appelant l’école IBM pour Institut Bonvalet Marcel.

L’information concernant l’absence totale d’étudiants de l’ISIN sur le campus de l’INSA parait aussi être erronée. Un petit groupe avait suivi la petite équipe d’enseignants qui a constitué ensuite le noyau du département Génie Mécanique Développement. Le modèle de l’ISIN consistait à supprimer les cours magistraux et économiser des chargés de TD. Les cours étaient remplacés par des enregistrements  vidéos courts et diffusés sur des téléviseurs placés dans les salles de TD avec les étudiants de l’année N+1 officiant comme moniteur des étudiants de l’année N. Une dent du peigne du premier cycle avait été aménagée pour appliquer cette innovation pédagogique. Elle n’a pas survécu longtemps au départ précipité de son promoteur.  Des élèves de l’ISIN présents à l’INSA de Lyon avaient aussi été utilisés pour la formation à la programmation FORTRAN des 9°, et 10° promotions, voire de la 11°. Initiative qui doit être saluée pour avoir permis à un grand nombre d’élèves INSA de s’initier aux prémices de l’informatique scientifique. Le corps professoral et l’association des anciens de l’INSA se sont opposés à l’attribution du diplôme INSA à ces étudiants qui ont du repartir à Nancy peut être quelques mois pour obtenir celui de l’ISIN. Pour avoir des informations exactes sur cet épisode malheureux, M. le Professeur Michel Lalanne pourrait être consulté.

Pour rester fidèle aux événements de l’époque, il faut préciser que Marcel Bonvalet n’a pas été « exfiltré » de l’INSA de Lyon comme le Recteur Capelle en 61 mais « redirigé » par le ministère à Antanarivo (Madagascar) après une année de direction de l’INSA de Lyon. Sa gestion des deux mois de grève en Mai et Juin 68 lui a valu cette promotion rapide de recteur…

La description de l’éclatement en 1969 des 3 départements initiaux n’est pas conforme à la réalité. Certains enseignants des  sections Mécanique Appliquée et Construction Mécanique du Département de Mécanique originel ont créé le département Génie Mécanique Construction renommé plus tard Génie Mécanique Conception. D’autres enseignants de la spécialité Construction Mécanique ont donné le jour au département éphémère Génie Mécanique Energétique. Les causes de sa disparition vaudraient encore la peine d’être analysées. Le département Génie Energétique lui a plus ou moins succédé en 1975 avec une meilleure réussite, en associant des rescapés du département de Chimie Industrielle disparu la même année. Simultanément les équipes de Génie Physique ont donné naissance à Génie Physique Matériaux avec  les autres collègues de Chimie Industrielle. Les collègues venus de l’ISIN avec Marcel Bonvalet et l'équipe du Professeur Maurice Godet ont fondé en 1969 le Département Génie Mécanique Développement.  Cette année 69  a vu naitre aussi:
- le département d’Informatique créé par M. le Professeur Robert Arnal avec les enseignant de la section EN.
- le département Génie Electrique qui a succédé à la section EA, Electrotechnique Appliquée
- le département de Génie Civil et Urbanisme, fusion des sections Constructions Civiles et Génie Urbain du département de Mécanique.
- le département de Chimie a éclaté en deux pour former le  département Biochimie et le département de Chimie Industrielle qui a disparu en 1975 avec la crise du secteur et la priorité locale donnée à l’ESCIL….
 
Il y a eu ensuite en 1999 des changements de sigle avec:
- Génie Physique Matériaux  est devenu Sciences et Génie des Matériaux
- Génie Energétique  a été modifié en Génie Energétique et Environnement
- Biochimie a changé pour Biosciences
 

Il faut remarquer que ce passage de 4 à 5 ans de formation a allongé la durée du cursus mais il n’a pas augmenté le temps pédagogique. Les premières normes dites « internationales » sont apparues à cette époque. Jusqu’à la 10° promotion, les 32 semaines d’études annuelles comportaient 40 heures hebdomadaires à l’emploi du temps, il y avait des cours le samedi matin, comme au lycée.  L’augmentation d’une année a conservé les 32 semaines annuelles mais a imposé une réduction à 32h du face à face pédagogique hebdomadaire. A partir de la 11éme promotion, chaque étudiant recevait donc 5 ans x 32 semaines x 32 heures de formation pour préparer son diplôme ce qui est rigoureusement égal à 4 ans x 40 heures x 32 semaines mais, selon les technocrates et politiques du moment, les formations en quatre ans étaient de moindre qualité que celles en cinq ans ! Il est vrai que le temps d’assimilation est une donnée importante pour l’acquisition des connaissances et l’apprentissage des compétences mais la motivation première de ce changement était l’alignement sur les Ecoles Nationales Supérieures d’Ingénieurs en format 2 ans de CPGE + 3 ans de spécialité, à ne pas confondre avec  les Ecoles Nationales d’Ingénieurs post-bacs. Les salaires d’embauche des formations Bac+5 étaient déjà supérieurs à celles des Bac+4.
Ce passage de 4 à 5 ans a aussi été l'occasion de généraliser à toutes les spécialités l'obligation du stage de longue durée d'un semestre académique environ en 4° année (et fin de 3° année?). Cette disposition ne concernait que les sections dites appliquées des trois départements jusqu'à la 10° promotion. Les élèves d'Electrotechnique Appliquée, Mécanique Appliquée, et Génie Urbain n'avaient que 7 semestres de face à face pédagogique, environ 4200 heures en enlevant une semaine d'examens semestriels. La formation des sections générales avant 1970 inscrivait 4800 heures ç l'emploi du temps des 4 ans. Après, chaque spécialité avait environ 3360 heures de face à face pédagogique. Première réduction significative des dotations horaires mais avec une préparation au monde industriel très favorable à la première embauche pour les étudiants comme pour les entreprises pour trier les futurs demandeurs d'emplois.
 L'existence du stage industriel de longue durée n'est pas à remettre en cause mais il faut savoir que c'est une pratique typiquement française. Elle pose le problème de la reconnaissance du diplôme d'ingénieur comme équivalent à un Master à l'étranger car le cursus académique n'est que de 7 semestres académiques et non 8 comme "l'exige" par exemple le fameux processus de Bologne autrement appelé système LMD. Les changements de 1970 ont toujours des répercussions  dans le combat continuel entre les Universités et les Grandes Ecoles en France comme à l'étranger. Il faut des directions puissantes et compétentes pour défendre un système qui fait toujours ses preuves dans l'industrie.
 

             Dans ce chapitre, le démarrage des relations internationales est évoqué de façon indirecte. Mme Gille n’avait pas  que cette responsabilité, en fait, assez accessoire. Si on ne considère pas les relations du recteur Capelle avec ses collègues allemands et un premier jumelage avecla Technische Hochschule  de Karlsruhe ( fondée en 1865) et l'INSA de Lyon, le premier acteur notable a été effectivement M. Jacques Robin après sa période de directeur par intérim. Mais les départs à l'étranger se comptaient facilement avec les deux mains! Ce serait intéressant de retracer les activités « internationales » de cette époque pour établir une évolution factuelle au-delà de l’anecdote du double diplôme d’ingénieur KARLINSA.
            La conclusion du paragraphe « les premiers regards tournés vers l’international » laissent penser que l’INSA de Lyon n’a vraiment développé son activité d’échanges académiques internationaux qu’à partir de 2002. C’est très réducteur et occulte la montée en puissance de ce secteur qui a été avant 2011 un des points forts de l’INSA de Lyon. Le double diplôme avec l’Université de Technologie de Karlsruhe n’était que le second signé par le Département Génie Mécanique Conception. L’initiative de ce type d’accord de double diplôme revient au Vice-président RI (un vrai) de l’Université Polytechnique de Catalogne, Professeur d’Université à l’ETSEIB. Il a proposé dés 2000  des cursus mixtes entre son établissement et l’INSA de Lyon après avoir fait la même démarche auprès de l’INSA de Toulouse. Sa motivation était  la défenses des intérêts des étudiants espagnols pour que leurs diplômes français d’ingénieurs soient reconnus par l’Ordre des Ingénieurs Espagnols pour prétendre à une rémunération en tant que tels en Espagne. Un troisième accord incluant le Génie Civil, le Génie Electrique et le Génie Mécanique a été signé par Alain Storck en 2003 avec Trinity College dans leurs locaux à Dublin.
            Ces premiers accords de double diplôme ont permis à l’INSA d’être un des très rares établissements français ayant obtenus la gestion d’un Master Erasmus Mundus. Ils n’étaient qu’un des résultats de la politique internationale dynamique lancée par M. le Professeur Jean-Claude Bureau bien avant 2000. Il aurait été intéressant de faire figurer en bonne place dans le document 5717.insalyon l’évolution des relations internationales de l’INSA de Lyon même si elles sont passées depuis plus de cinq ans au second plan des préoccupations de la direction actuelle. L’expérience Euforia aurait pu être évoquée ainsi que la création des sections internationales EURINSA (1991) , ASINSA, et AMERINSA. Ces événements auraient mérités une place au moins équivalente à l’anecdote de la création du double diplôme d’ingénieur avec Karlsruhe !
          Le prédécesseur de M. Jean-Claude Bureau était M. le Professeur Henri Botta. L’INSA lui doit les premiers accords ERASMUS-SOCRATES-LEONARDO et la mise en place de leurs gestions ainsi que les très bons succès aux bourses d’échanges internationaux offertes par la Région Rhône-Alpes.
 
         Les choix éditoriaux de ce document considéré comme historique sont très étranges. Il est vrai qu’en matière de développement des relations internationales, le présent est difficilement comparable avec un choix politique délibéré de stagnation-régression de la direction en place depuis plus de cinq ans. On voit mal comment figurer aux premiers rangs d'un éventuel classement européen des écoles d'ingénieurs.
 
Prof. (retraité) Jean-Claude Boyer

 

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