INSA de LYON – MAURINCOMME -INSA LYON 5717 – Chapitre 6-6 :
l’état de L’INSA de Lyon en 2021
On
a vu dans les articles précédents consacrés au chapitre 6 du document INSA Lyon 5717 que parmi les trois objectifs que s’était
fixé M. le Docteur E. Maurincomme pour son premier mandat de directeur de
l’INSA de Lyon, seul le retour à l’équilibre budgétaire a été atteint. En fait
sans beaucoup de difficultés grâce à l’aide naturelle de certains services
d’appuis aux missions habitués aux préparations budgétaires trop
« conservatrices ». Le retour à l’équilibre budgétaire n’a pas
éradiqué cette gestion peu rigoureuse. Fin 2016, l’état sanitaire des finances
était toujours préoccupant avec une masse salariale sur ressources propres
toujours trop importante et des moyens financiers accordés à la première
mission de l’INSA, la formation, toujours en régression.
Le
second objectif figurant dans le programme de candidature est repris au
chapitre 6 du document INSA 5717 : « Je suis arrivé avec le souhait de
développer l’attractivité européenne et internationale sur les volets formation
et recherche, et renforcer nos liens avec les milieux industriels et
économiques. » En se classant à la 30éme place des
établissements français en matière d’activités internationales, l’INSA de Lyon
est loin du top ten des établissements européens, place annoncée dès 2011 pour
un effet marketing assuré. La politique RI actuellement menée ne fera pas
inverser la tendance dans les quatre ans à venir. Le maintien à la direction
des Relations Internationales d’une personne qui n’a apporté aucun projet
nouveau en plus de sept ans est un signe. Cela convient parfaitement à la
volonté de M. le Directeur de ne pas développer les relations internationales
de l’INSA, sinon il avait la possibilité de nommer un universitaire imaginatif
pour limiter la dégringolade dans les classements pendant son second mandat.
Le
troisième objectif est aussi une réussite : le bienêtre et
l’épanouissement du personnel ont atteint de tels sommets qu’un diagnostic des
facteurs de risques psychosociaux a été confié début 2017 à un consultant
extérieur prestigieux pour pouvoir le quantifier ! Comment les spécialistes
de la communication vont -ils présenter les résultats pour refuser la
responsabilité de la situation ? Ce n’est pas avec la généralisation d’une
gouvernance administrative top down que l’atmosphère générale sera améliorée au
point de susciter l’enthousiasme des acteurs véritables des missions
principales de l’INSA : la formation et la recherche.
Le
bilan du mandat 2011-2016 produit par M. le Docteur E. Mauricomme aurait dû
être intitulé « amorce de la régression », c’est aussi une forme
de transformation. Si on extrapole la tendance de certains indicateurs, la
situation en 2021 risque d’être catastrophique. L’état réel de l’INSA de Lyon sera
certainement très différent du tableau présenté sur le site web de l’INSA de
Lyon par l’ex Vice-président Stratégie, Développement, Marketing, et
Communication d’Agfa Health Care. Les étudiants, leur formation, et
l’environnement qui leur sont associés ne sont pas des produits de
consommation, ni un moyen de production rentrant dans les standards lénifiant
du Marketing et de la Communication. Un diplôme ne se vend pas comme un paquet
de lessive à coup de publicité sur les médias et réseaux sociaux. L’avenir
professionnel de milliers de jeunes bacheliers et le futur de l’INSA de Lyon ne
se construisent pas avec des affichages web dissimulant la réalité.
Dans
l’onglet RENOMMEE du document INSA 5717, comme dans le chapitre 6 consacré au
mandat de M. le Docteur Eric Maurincomme sous le titre : « une ère
nouvelle »…. ainsi que dans certains Power Point projetés en amphi à la rentrée
2016-2017, l’INSA de Lyon est présentée « comme la 1ère école
d’ingénieurs post-bac de France avec comme objectif : entretenir la place
d’excellence au niveau français mais surtout faire rayonner l’établissement au
niveau européen et international. » Il manque juste une précision, cette
place est celle du classement de 2013 pour un document diffusé en 2016… On a
déjà vu que la place de l’INSA en matière d’ouverture internationale est très
loin derrière le peloton de tête des établissements français, il est inutile
d’épiloguer sur ce point établi. Le problème posé par ces affichages très
éloignés de la réalité est la crédibilité de l’école. Que peut conclure un
lecteur des classements de « l’Usine Nouvelle » ou (et) de
« l’Etudiant » qui s’intéresserait aux pages web rédigées par la
Direction de la Communication de l’INSA de Lyon ?
Cette
année, « l’Usine Nouvelle » place l’INSA de Lyon en 14ème
position du général, largement derrière l’Université de Technologie de Compiègne
qui figure sur le podium à la 2nde place, et l’Université de
Technologie de Troyes qui est rentrée dans le top ten. Il y a encore un peu de
marge avec l’Université de Technologie de Belfort-Montbéliard et les autres
INSA… L’INSA de Lyon a perdu sa première place d’école post-bac dès 2014 en
passant à la 6éme place du classement général derrière l’UT Compiègne 4éme.
L’école l’a regagnée en 2015 en revenant à la 4ème place du général
pour recommencer à sombrer en passant à la 11éme place en 2016. Cela
correspond quand même à une perte inquiétante de 10 places en 3 ans !
Evidemment, une telle chute n’est pas évidente à afficher sur le web .Le classement des
écoles d’ingénieurs n’est évidemment pas une « science » exacte, mais
un indicateur de tendance sur les actions relatives de chaque établissement.
Les critères de « l’Etudiant » conduisent au même résultat, 14éme
place aussi au général pour l’INSA de Lyon, toujours derrière l’UT
Compiègne, deux places devant. La stagnation est équivalente à la régression dans un monde en mouvement vers l'amélioration.
La
revendication de l’attractivité auprès des étudiants va devoir être revue à la
baisse si l’on analyse des données objectives comme la progression relative des
salaires d’embauche. En 2011, un ingénieur INSA de Lyon avait un salaire
initial brut égal à 84% de celui du premier du classement, l’ancien élève moyen
de l’Ecole Polytechnique. En 2016, le rapport était descendu à 76% ! En
2017, le critère équivalent est le salaire brut un an après la sortie, le
rapport entre un INSA Lyon et un Polytechnicien remonte à 80% quand il est
supérieur à 85 % pour le débutant de l’UT Compiègne. L’INSA de Lyon ne figure
même pas dans les 50 premiers établissements français selon ce critère financier
!!! Selon
« L’étudiant », le seul critère où l’on dépasserait l’Université de
Technologie de Compiègne serait l’excellence académique, avec 15/20, l’INSA de
Lyon est à la 35ème place de ce classement. On partage la 14ème
place avec une trentaine d’établissements pour la moyenne au bac des étudiants
intégrés.
La
situation est très inquiétante car la tendance n’est pas non plus à la progression
dans les classements internationaux. L’affichage dans l’onglet Découvrir l’INSA
du document 5717. insa-lyon.fr pêche par « optimisme ». L’information
indiquant que l’INSA de Lyon était à la 1ère place des écoles
d’ingénieurs française en 2015 dans un des classements dits de Shanghai devrait
être réactualisée. A cette époque, l’INSA de Lyon figurait effectivement parmi
les 200 premières universités techniques en « ingénierie, technologie et informatique »,
M. le Docteur E. Maurincomme fait référence à cette place dans le blog d’un
journaliste du quotidien « le Monde ». Mais, en 2016, nous avons
disparu de cette zone supérieure. Où serons-nous en 2017, puis en 2021 ? L’information
sur le classement QS 2015 donnant l’INSA de Lyon à la 4ème place est
à compléter. Les performances de chaque spécialité de l’INSA de Lyon sont très
diverses dans ce classement. L’informatique et le génie électrique sont invisibles
car au-delà de la 500ème place mondiale en 2015 et 2016. Science des
Matériaux conserve une 5ème place en France pour une 151ème
place mondiale. Le Génie Mécanique est passé de la 51ème place
mondiale en 2015 à la 151ème en 2016, ce qui lui vaut de perdre la 3ème
place française en passant à la 4ème en 2016. La meilleure place
revient au Génie Civil classé premier au niveau français en 2015 puis 3ème
en 2016 en compagnie de la fusion Centrale-Supélec Paris et l’école des Ponts
et Chaussées. En ingénierie, l’INSA de Lyon figurait encore en bonne place à
l’aube du second mandat de M. le Docteur E. Maurincomme, mais la dérivée est
globalement négative. A quel niveau va s’arrêter la baisse enclenchée depuis
quelques années, les déclarations de marketing sur les médias ne suffiront
peut-être pas à arrêter cette baisse difficilement contestable mais dissimulée...
Quels sont les projets en cours
susceptibles de faire repartir à la hausse l’INSA de Lyon dans les classements
? Il est difficile de trouver la moindre indication dans la politique de la
direction.
La
prédication annoncée dans le document INSA 5717 : « Architecture,
design, management sont des champs disciplinaires auxquels le modèle INSA
peut s’étendre, pour associer à l’ingénierie de
nouvelles compétences » montre que l’analyse de la
direction a environ 30 ans de retard sur les besoins actuels de l’industrie. M.
le Docteur E. Maurincomme a quitté depuis trop longtemps des fonctions
techniques et scientifiques d’un secteur particulier ne représentant pas l’industrie
dans son ensemble complexe. De plus, son raisonnement est typique des cadres
qui ont évolué vers les fonctions managériales avec perte de contact de la
réalité. Souvent, ils ne comprennent ni hier, ni aujourd’hui, ils sont restés à
avant-hier.
Les
formations en architecture sont un cas à traiter à part car elles conduisent à
des professions « encadrées », les écoles existantes doivent
largement suffire à satisfaire les besoins du marché du travail dans ce
secteur. Le département GCU doit très bien connaitre la situation avec son
double diplôme ingénieur-architecte. L’originalité est peut-être à chercher
ailleurs. Si l''intégration de l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Lyon réussit elle amènera une centaine d'étudiants de plus par promotion mais rien de plus sur le marché du travail.
Le
design est une spécialité ultraconfidentielle. Le département Génie Mécanique Conception
a offert pendant plusieurs années une spécialisation dans ce domaine. Cette formation était assurée par des
professionnels travaillant dans des cabinets de design industriel. Moins d’un
étudiant par an trouvait une embauche dans cette niche aussi occupée par les
Ecoles des Beaux-arts.
Dans les années 1990, nombre d’écoles
d’ingénieurs ont proposé des spécialités de management. A cette époque, les
recruteurs des grands groupes industriels : Michelin, Airbus, Renault,
SNCF, etc., sont venus littéralement épluchés les contenus des programmes de
formation pour vérifier qu’il n’y avait pas trop de sciences dites
« molles » dans les formations d’ingénieurs. Ils tenaient à recruter
des experts techniques et non des prétendus managers débutants sans aucune
expérience de la réalité de leurs secteurs industriels.
Le métier
d’ingénieur a beaucoup évolué en 30 ans avec la « démocratisation »
de la simulation numérique et de la réalité virtuelle ou « augmentée ».
La conception des années 80-90 est à la portée des titulaires de DUT avec les
logiciels commercialisés à des prix abordables pour les PMI-PME comme pour
n’importe quel service d’une grosse entreprise. La solution de très nombreux
problèmes multiphysiques linéaires quotidiens est à la portée des diplômés
Bac+2 et Bac+3. Les ingénieurs ne font que superviser ces travaux simples mais
doivent traiter les phénomènes non-linéaires avec les logiciels adéquats qui
sont sortis des laboratoires en configuration commerciale sans pour autant
devenir des applications presse-bouton. Les ingénieurs concepteurs porteurs des
innovations techniques doivent être formés aux mathématiques sous-jacentes
ainsi qu’aux nombreux modèles de phénomènes physiques couplés incorporés dans
ces logiciels extrêmement puissants mais nécessitant des connaissances pointues
dans toutes les sciences de l’ingénieur.
Le défi de l’industrie française pour créer des emplois est
dans la conception, la production, et le cycle de vie de produits et biens
d’équipement de haute valeur ajoutée. S’il n’y a rien à manager, on n’a pas
besoin de manageur. Il faut avant tout former des créateurs maîtrisant les
techniques pluridisciplinaires les plus sophistiquées pour que les industries
puissent proposer des biens d’équipement de qualité internationale. La concurrence
à l’exportation entre pays n’est pas que commerciale, elle est aussi devenue
technique, les marchés nationaux sont insuffisants pour assurer la pérennité
des activités industrielles.
Cette orientation nécessaire serait un vrai défi et
placerait l’INSA sur une pente montante mais il faudrait aussi voir naître une
volonté politique pour renverser les tendances « pédagogiques »
actuelles. Le directeur de l’INSA de Lyon, quel qu’il soit, n’a aucune
influence sur le développement de la recherche qui ne relève que de l’initiative
des laboratoires mais il pourrait infléchir la politique
« formation » en coordonnant trois actions conjuguées.
La volonté de la direction pourrait s’exprimer par une
politique budgétaire inversant la réduction des budgets accordés aux
départements qui pâtissent depuis de nombreuses années des économies sur les
ressources propres de l’établissement pendant que les Services d’appuis aux
missions continuent à grossir, voir les bilans sociaux de 2011 à 2016. Des
investissements constants et substantiels fléchés sur les plates-formes de
travaux pratiques et de projets encadrés démontreraient aux différents acteurs
de l’INSA que la formation est vraiment l’une des deux missions principales de
l’établissement. Les travaux pratiques sont la forme pédagogique qui distingue
une formation d’ingénieur d’une formation universitaire en quantité et en
qualité. Ce sont les seuls moments où les étudiants sont confrontés à la
réalité pour d’une part pouvoir critiquer les modèles afin d’en établir les
limites, et d’autre part se former à la métrologie des toutes les grandeurs physiques.
Ce domaine des capteurs et chaines de mesure évolue rapidement et nécessite une
remise à jour continuelle des équipements. Il est difficile de préparer les
étudiants aux technologies de 2020 avec du matériel de 1980 ou avant.
Faute d’imagination,
les nouvelles maquettes pédagogiques ne sont conçues que pour faire des
économies dans les départements de spécialités. Les standards
« européens » ne sont pas une fatalité, on peut les lire comme un
minimum et non un maximum à respecter impérativement. Sous un certain volume
horaire, les formations perdent leur minimal vital de connaissances et de compétences attendu par les industriels
qui ne sont pas prêts à embaucher deux ou trois ersatz d’ingénieurs pour faire
le même travail qu’un seul d’il y a dix ans. L’INSA pourrait se donner les
moyens de trouver les ressources nécessaires à chaque spécialité en fonction des spécificités de formation. Le face à
face pédagogique se réduit petit à petit pour rejoindre le volume horaire des
masters. C’est une aberration pour des études d’ingénieurs qui visent une
formation pluridisciplinaire de niveaux théorique et pratique élevés avec un volume non
négligeable de projets encadrés et de travaux pratiques en laboratoire. La
transmission des savoirs technologiques et l’acquisition du sens physique nécessite
du présentiel pour atteindre un niveau de compétences crédible. Les prétendues
TICE ne sont actuellement que des béquilles bien rudimentaires ne compensant
pas les effets des réductions d’horaires. La diminution des cours magistraux ne
sera pas une avancée pédagogique majeure pour un enseignement de qualité se
voulant à la portée de tous. Ce ne sera pas non plus une économie importante vu
qu’ils représentent moins de 10% du coût total de la formation d’un étudiant. Les
meilleurs étudiants n’ont évidemment pas besoin d’aller en cours, ni en TD d’ailleurs,
car leurs capacités intellectuelles leurs permettent d’assimiler seuls des
quantités phénoménales de connaissances. Ceux-là réussissent partout,
l’Université est le meilleur tri pour les sélectionner. On peut les
« former » avec les plus piètres pédagogues mais néanmoins
Professeurs sans aucun problème, ils feront d’excellents chercheurs et plus
tard d’excellents universitaires. La mission formation de l’INSA de Lyon est
toute autre, on ne cherche pas les meilleurs des 800 ou 900 d’une promotion,
l’école doit former 800 ou 900 bons ingénieurs dans des spécialités utiles à l’industrie
avant de sélectionner de futurs docteurs pour les laboratoires. Le défi est
plus difficile à relever et nécessite des moyens spécifiques. Par ailleurs, le prétendu
recours massif au travail personnel ne parait pas la méthode la plus efficace
pour amener des centaines d’étudiants à un niveau conceptuel élevé. Le niveau
des étudiants anglo-saxons est représentatif des résultats obtenus avec cette
méthode pédagogique recommandée par les innovateurs économiques
L’apprentissage par projet « libre » est aussi un leurre,
son principal objectif est de ne pas occuper en permanence les
enseignants-chercheurs pour qu’ils disposent de plus de temps pour leur
recherche avec les futurs docteurs pour épaissir leurs dossiers de publications. L’efficacité pédagogique a un prix et l’évolution des métiers d’ingénieur
imposent une formation pluridisciplinaire de plus en plus en pointue. Depuis une vingtaine d'années, certaines
formations d’ingénieurs "classiques" associent souvent le contenu de trois ou
quatre DEA d’il y a trente ans. L’enjeu est incompatible avec la réduction
systématique des volumes horaires de face à face pédagogique. On est arrivé à
un minimum vital pour le contenu basique de certaines spécialités d' d’ingénierie.
La suppression de modules d’enseignement est la solution la plus radicale pour
satisfaire les injonctions d’économies, elle sera sanctionnée à terme par les
futurs employeurs qui ne trouveront plus les compétences souhaitées chez les
ingénieurs INSA. La tendance est à la réduction de la différence de qualité
entre diplôme d’ingénieurs et masters universitaires. Est-ce une volonté
délibérée ou un mal contre lequel on pourrait lutter si la direction en avait
la volonté ?
L’INSA de Lyon a la capacité de concevoir des évolutions
pédagogiques avec ses 600 enseignants titulaires et de nouvelles ressources
pour développer des outils TICE digne de ce nom. A l’occasion de départs à la
retraite d’administratifs plus ou moins utiles après l’informatisation des
tâches courantes, les postes pourraient être redéployés vers des emplois
d’infographistes et programmeurs compétents mis à disposition des départements
pour le développement d’applications interactives de préparation aux cours
magistraux, aux travaux dirigés et aux travaux-pratiques. Le but restant la
transmission de connaissances toujours plus pointues dans le même volume
horaire pour correspondre aux attentes de l’industrie en termes de niveau
scientifique et technique. Cette évolution nécessitera aussi des
investissements pour la formation, notamment sur les plateformes de travaux
pratiques que certains doivent rêver de remplacer par des ordinateurs bien
moins chers. Le jour où la réalité de l’expérimentation disparaîtra des cursus
d’ingénieur, le diplôme correspondant sera en très grand danger à moins qu’il
ait été éliminé avant car trop coûteux !
La direction pourrait tenter d’insuffler un courant nouveau
pour que les enseignants-chercheurs reviennent vers leur fonction de
formateurs. Cette idée relève de l’utopie, surtout après cinq ans de
gouvernance autoritaire ignorant les réalités du milieu universitaire. L’esprit
général est de plus en plus proche de celui des collègues de l’Université. La
caricature de l’enseignant-chercheur qui accorde 200 heures de son temps annuel
à la formation et 1200 heures à la recherche va devenir de plus en plus souvent
la réalité. L’étudiant INSA recevra le même manque d’attentions que celui de
l’Université, et il aura le même salaire d’embauche.
Une direction
compétente pourrait concevoir un vrai défi à destination des étudiants pour les
quatre ans à venir : créer les conditions pour que les
enseignants-chercheurs consacrent au moins 400 heures de leurs temps annuel de
travail à la formation. Les crédits accordés aux plateformes de travaux
pratiques pour leur renouvellement constant, et la création d’équipes de
réalisation de supports pédagogiques de qualité dans les départements seraient
les premiers éléments constructifs de cette nouvelle politique pédagogique. Et
pour mettre les enseignants-chercheurs en marche, il suffirait peut-être de demander
aux conseils statutaires de l’établissement de définir des critères de
promotion favorisant les collègues actifs en véritables innovations
pédagogiques approuvées par les étudiants. Il n’est pas difficile de prévoir
que pareille évolution ne sera pas conduite par M. le
Docteur E. Maurincomme. Et il ne faudra pas s’étonner de voir l’INSA de
Lyon continuer à baisser dans les classements nationaux et internationaux.
La sauvegarde de l’établissement et du modèle d’ingénieur
INSA ne pourra pas venir de son intégration dans la COMUE Université de Lyon et
des actions de son éventuel futur Vice-président Innovation. Mais est-ce la
bonne question ? En guise de bilan de son premier mandat, le directeur
actuel a déclaré : « Nous avons remis en
marche une institution qui avait un peu dérivé. » Mis à part, le déficit
du fonds de roulement, cet avis frise la calomnie, pratique connue pour mettre
en valeur des résultats insuffisants. A son arrivée en 2021, l’avis du successeur
de M. le Docteur E. Maurincomme sera sans doute plus édifiant avec des données
objectives recueillies sur la période 2011-2021. Il est regrettable qu’un
ancien élève de l’INSA de Lyon n’ait pas développé l’école comme ses
prédécesseurs. Est-il venu pour servir l’école ou pour s’en servir dans le
cadre d’un changement de carrière ?
Le document INSA 5717 devait viser à lui
tisser une couronne de lauriers pour son premier mandat en le comparant à ceux
de ses prédécesseurs plus proactifs. Finalement, ces six chapitres ne sont
qu’un exercice de communication ne représentant pas les valeurs de 60 ans
d’INSA mais le manque de professionnalisme de la direction de 2011 à 2016.
Jean-Claude BOYER – CM 70
INSA de Lyon.
PS : Cet article est le dernier
de la série des 16 publiés sur le blog INSA Lyon retraite/JCB pour compléter et
illustrer le document INSA 5717. Les faits relatés sur la période 2006-2016 sont
tous authentiques et ont eu pour témoins des acteurs encore présents à l’INSA
ou facilement joignables. La direction de la communication et M. le Docteur E.
Maurincomme, Directeur de l’INSA de Lyon, peuvent évidemment faire valoir publiquement
leurs droits de réponse et apporter des interprétations différentes à mes
commentaires.