mercredi 14 juin 2017

INSA de LYON – MAURINCOMME -INSA LYON 5717 – Chapitre 6-6 : l’état de L’INSA de Lyon en 2021

   On a vu dans les articles précédents consacrés au chapitre 6 du document INSA Lyon 5717 que parmi les trois objectifs que s’était fixé M. le Docteur E. Maurincomme pour son premier mandat de directeur de l’INSA de Lyon, seul le retour à l’équilibre budgétaire a été atteint. En fait sans beaucoup de difficultés grâce à l’aide naturelle de certains services d’appuis aux missions habitués aux préparations budgétaires trop « conservatrices ». Le retour à l’équilibre budgétaire n’a pas éradiqué cette gestion peu rigoureuse. Fin 2016, l’état sanitaire des finances était toujours préoccupant avec une masse salariale sur ressources propres toujours trop importante et des moyens financiers accordés à la première mission de l’INSA, la formation, toujours en régression.

   Le second objectif figurant dans le programme de candidature est repris au chapitre 6 du document INSA 5717 : « Je suis arrivé avec le souhait de développer l’attractivité européenne et internationale sur les volets formation et recherche, et renforcer nos liens avec les milieux industriels et économiques. » En se classant à la 30éme place des établissements français en matière d’activités internationales, l’INSA de Lyon est loin du top ten des établissements européens, place annoncée dès 2011 pour un effet marketing assuré. La politique RI actuellement menée ne fera pas inverser la tendance dans les quatre ans à venir. Le maintien à la direction des Relations Internationales d’une personne qui n’a apporté aucun projet nouveau en plus de sept ans est un signe. Cela convient parfaitement à la volonté de M. le Directeur de ne pas développer les relations internationales de l’INSA, sinon il avait la possibilité de nommer un universitaire imaginatif pour limiter la dégringolade dans les classements pendant son second mandat.

   Le troisième objectif est aussi une réussite : le bienêtre et l’épanouissement du personnel ont atteint de tels sommets qu’un diagnostic des facteurs de risques psychosociaux a été confié début 2017 à un consultant extérieur prestigieux pour pouvoir le quantifier ! Comment les spécialistes de la communication vont -ils présenter les résultats pour refuser la responsabilité de la situation ? Ce n’est pas avec la généralisation d’une gouvernance administrative top down que l’atmosphère générale sera améliorée au point de susciter l’enthousiasme des acteurs véritables des missions principales de l’INSA : la formation et la recherche.

   Le bilan du mandat 2011-2016 produit par M. le Docteur E. Mauricomme aurait dû être intitulé « amorce de la régression », c’est aussi une forme de transformation. Si on extrapole la tendance de certains indicateurs, la situation en 2021 risque d’être catastrophique. L’état réel de l’INSA de Lyon sera certainement très différent du tableau présenté sur le site web de l’INSA de Lyon par l’ex Vice-président Stratégie, Développement, Marketing, et Communication d’Agfa Health Care. Les étudiants, leur formation, et l’environnement qui leur sont associés ne sont pas des produits de consommation, ni un moyen de production rentrant dans les standards lénifiant du Marketing et de la Communication. Un diplôme ne se vend pas comme un paquet de lessive à coup de publicité sur les médias et réseaux sociaux. L’avenir professionnel de milliers de jeunes bacheliers et le futur de l’INSA de Lyon ne se construisent pas avec des affichages web dissimulant la réalité.
   Dans l’onglet RENOMMEE du document INSA 5717, comme dans le chapitre 6 consacré au mandat de M. le Docteur Eric Maurincomme sous le titre : « une ère nouvelle »…. ainsi que dans certains Power Point projetés en amphi à la rentrée 2016-2017, l’INSA de Lyon est présentée « comme la 1ère école d’ingénieurs post-bac de France avec comme objectif : entretenir la place d’excellence au niveau français mais surtout faire rayonner l’établissement au niveau européen et international. » Il manque juste une précision, cette place est celle du classement de 2013 pour un document diffusé en 2016… On a déjà vu que la place de l’INSA en matière d’ouverture internationale est très loin derrière le peloton de tête des établissements français, il est inutile d’épiloguer sur ce point établi. Le problème posé par ces affichages très éloignés de la réalité est la crédibilité de l’école. Que peut conclure un lecteur des classements de « l’Usine Nouvelle » ou (et) de « l’Etudiant » qui s’intéresserait aux pages web rédigées par la Direction de la Communication de l’INSA de Lyon ?
    Cette année, « l’Usine Nouvelle » place l’INSA de Lyon en 14ème position du général, largement derrière l’Université de Technologie de Compiègne qui figure sur le podium à la 2nde place, et l’Université de Technologie de Troyes qui est rentrée dans le top ten. Il y a encore un peu de marge avec l’Université de Technologie de Belfort-Montbéliard et les autres INSA… L’INSA de Lyon a perdu sa première place d’école post-bac dès 2014 en passant à la 6éme place du classement général derrière l’UT Compiègne 4éme. L’école l’a regagnée en 2015 en revenant à la 4ème place du général pour recommencer à sombrer en passant à la 11éme place en 2016. Cela correspond quand même à une perte inquiétante de 10 places en 3 ans !
Evidemment, une telle chute  n’est pas évidente à afficher sur le web .Le classement des écoles d’ingénieurs n’est évidemment pas une « science » exacte, mais un indicateur de tendance sur les actions relatives de chaque établissement. Les critères de « l’Etudiant » conduisent au même résultat, 14éme place aussi au général pour l’INSA de Lyon, toujours derrière l’UT Compiègne, deux places devant. La stagnation est équivalente à la régression dans un monde en mouvement vers l'amélioration.
     La revendication de l’attractivité auprès des étudiants va devoir être revue à la baisse si l’on analyse des données objectives comme la progression relative des salaires d’embauche. En 2011, un ingénieur INSA de Lyon avait un salaire initial brut égal à 84% de celui du premier du classement, l’ancien élève moyen de l’Ecole Polytechnique. En 2016, le rapport était descendu à 76% ! En 2017, le critère équivalent est le salaire brut un an après la sortie, le rapport entre un INSA Lyon et un Polytechnicien remonte à 80% quand il est supérieur à 85 % pour le débutant de l’UT Compiègne. L’INSA de Lyon ne figure même pas dans les 50 premiers établissements français selon ce critère financier !!! Selon « L’étudiant », le seul critère où l’on dépasserait l’Université de Technologie de Compiègne serait l’excellence académique, avec 15/20, l’INSA de Lyon est à la 35ème place de ce classement. On partage la 14ème place avec une trentaine d’établissements pour la moyenne au bac des étudiants intégrés.
    La situation est très inquiétante car la tendance n’est pas non plus à la progression dans les classements internationaux. L’affichage dans l’onglet Découvrir l’INSA du document 5717. insa-lyon.fr pêche par « optimisme ». L’information indiquant que l’INSA de Lyon était à la 1ère place des écoles d’ingénieurs française en 2015 dans un des classements dits de Shanghai devrait être réactualisée. A cette époque, l’INSA de Lyon figurait effectivement parmi les 200 premières universités techniques en « ingénierie, technologie et informatique », M. le Docteur E. Maurincomme fait référence à cette place dans le blog d’un journaliste du quotidien « le Monde ». Mais, en 2016, nous avons disparu de cette zone supérieure. Où serons-nous en 2017, puis en 2021 ? L’information sur le classement QS 2015 donnant l’INSA de Lyon à la 4ème place est à compléter. Les performances de chaque spécialité de l’INSA de Lyon sont très diverses dans ce classement. L’informatique et le génie électrique sont invisibles car au-delà de la 500ème place mondiale en 2015 et 2016. Science des Matériaux conserve une 5ème place en France pour une 151ème place mondiale. Le Génie Mécanique est passé de la 51ème place mondiale en 2015 à la 151ème en 2016, ce qui lui vaut de perdre la 3ème place française en passant à la 4ème en 2016. La meilleure place revient au Génie Civil classé premier au niveau français en 2015 puis 3ème en 2016 en compagnie de la fusion Centrale-Supélec Paris et l’école des Ponts et Chaussées. En ingénierie, l’INSA de Lyon figurait encore en bonne place à l’aube du second mandat de M. le Docteur E. Maurincomme, mais la dérivée est globalement négative. A quel niveau va s’arrêter la baisse enclenchée depuis quelques années, les déclarations de marketing sur les médias ne suffiront peut-être pas à arrêter cette baisse difficilement contestable mais dissimulée... 

    Quels sont les projets en cours susceptibles de faire repartir à la hausse l’INSA de Lyon dans les classements ? Il est difficile de trouver la moindre indication dans la politique de la direction.
La prédication annoncée dans le document INSA 5717 : « Architecture, design, management sont des champs disciplinaires auxquels le modèle INSA peut s’étendre, pour associer à l’ingénierie de nouvelles compétences » montre que l’analyse de la direction a environ 30 ans de retard sur les besoins actuels de l’industrie. M. le Docteur E. Maurincomme a quitté depuis trop longtemps des fonctions techniques et scientifiques d’un secteur particulier ne représentant pas l’industrie dans son ensemble complexe. De plus, son raisonnement est typique des cadres qui ont évolué vers les fonctions managériales avec perte de contact de la réalité. Souvent, ils ne comprennent ni hier, ni aujourd’hui, ils sont restés à avant-hier.
   Les formations en architecture sont un cas à traiter à part car elles conduisent à des professions « encadrées », les écoles existantes doivent largement suffire à satisfaire les besoins du marché du travail dans ce secteur. Le département GCU doit très bien connaitre la situation avec son double diplôme ingénieur-architecte. L’originalité est peut-être à chercher ailleurs. Si l''intégration de l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Lyon réussit elle amènera une centaine d'étudiants de plus par promotion mais rien de plus sur le marché du travail.
    Le design est une spécialité ultraconfidentielle. Le département Génie Mécanique Conception a offert pendant plusieurs années une spécialisation dans ce domaine.  Cette formation était assurée par des professionnels travaillant dans des cabinets de design industriel. Moins d’un étudiant par an trouvait une embauche dans cette niche aussi occupée par les Ecoles des Beaux-arts.
     Dans les années 1990, nombre d’écoles d’ingénieurs ont proposé des spécialités de management. A cette époque, les recruteurs des grands groupes industriels : Michelin, Airbus, Renault, SNCF, etc., sont venus littéralement épluchés les contenus des programmes de formation pour vérifier qu’il n’y avait pas trop de sciences dites « molles » dans les formations d’ingénieurs. Ils tenaient à recruter des experts techniques et non des prétendus managers débutants sans aucune expérience de la réalité de leurs secteurs industriels.

      Le métier d’ingénieur a beaucoup évolué en 30 ans avec la « démocratisation » de la simulation numérique et de la réalité virtuelle ou « augmentée ». La conception des années 80-90 est à la portée des titulaires de DUT avec les logiciels commercialisés à des prix abordables pour les PMI-PME comme pour n’importe quel service d’une grosse entreprise. La solution de très nombreux problèmes multiphysiques linéaires quotidiens est à la portée des diplômés Bac+2 et Bac+3. Les ingénieurs ne font que superviser ces travaux simples mais doivent traiter les phénomènes non-linéaires avec les logiciels adéquats qui sont sortis des laboratoires en configuration commerciale sans pour autant devenir des applications presse-bouton. Les ingénieurs concepteurs porteurs des innovations techniques doivent être formés aux mathématiques sous-jacentes ainsi qu’aux nombreux modèles de phénomènes physiques couplés incorporés dans ces logiciels extrêmement puissants mais nécessitant des connaissances pointues dans toutes les sciences de l’ingénieur.
Le défi de l’industrie française pour créer des emplois est dans la conception, la production, et le cycle de vie de produits et biens d’équipement de haute valeur ajoutée. S’il n’y a rien à manager, on n’a pas besoin de manageur. Il faut avant tout former des créateurs maîtrisant les techniques pluridisciplinaires les plus sophistiquées pour que les industries puissent proposer des biens d’équipement de qualité internationale. La concurrence à l’exportation entre pays n’est pas que commerciale, elle est aussi devenue technique, les marchés nationaux sont insuffisants pour assurer la pérennité des activités industrielles.

Cette orientation nécessaire serait un vrai défi et placerait l’INSA sur une pente montante mais il faudrait aussi voir naître une volonté politique pour renverser les tendances « pédagogiques » actuelles. Le directeur de l’INSA de Lyon, quel qu’il soit, n’a aucune influence sur le développement de la recherche qui ne relève que de l’initiative des laboratoires mais il pourrait infléchir la politique « formation » en coordonnant trois actions conjuguées.
La volonté de la direction pourrait s’exprimer par une politique budgétaire inversant la réduction des budgets accordés aux départements qui pâtissent depuis de nombreuses années des économies sur les ressources propres de l’établissement pendant que les Services d’appuis aux missions continuent à grossir, voir les bilans sociaux de 2011 à 2016. Des investissements constants et substantiels fléchés sur les plates-formes de travaux pratiques et de projets encadrés démontreraient aux différents acteurs de l’INSA que la formation est vraiment l’une des deux missions principales de l’établissement. Les travaux pratiques sont la forme pédagogique qui distingue une formation d’ingénieur d’une formation universitaire en quantité et en qualité. Ce sont les seuls moments où les étudiants sont confrontés à la réalité pour d’une part pouvoir critiquer les modèles afin d’en établir les limites, et d’autre part se former à la métrologie des toutes les grandeurs   physiques. Ce domaine des capteurs et chaines de mesure évolue rapidement et nécessite une remise à jour continuelle des équipements. Il est difficile de préparer les étudiants aux technologies de 2020 avec du matériel de 1980 ou avant.
 Faute d’imagination, les nouvelles maquettes pédagogiques ne sont conçues que pour faire des économies dans les départements de spécialités. Les standards « européens » ne sont pas une fatalité, on peut les lire comme un minimum et non un maximum à respecter impérativement. Sous un certain volume horaire, les formations perdent leur minimal vital de connaissances et de compétences attendu par les industriels qui ne sont pas prêts à embaucher deux ou trois ersatz d’ingénieurs pour faire le même travail qu’un seul d’il y a dix ans. L’INSA pourrait se donner les moyens de trouver les ressources nécessaires à chaque spécialité en fonction des spécificités de formation.  Le face à face pédagogique se réduit petit à petit pour rejoindre le volume horaire des masters. C’est une aberration pour des études d’ingénieurs qui visent une formation pluridisciplinaire de niveaux théorique et pratique élevés avec un volume non négligeable de projets encadrés et de travaux pratiques en laboratoire. La transmission des savoirs technologiques et l’acquisition du sens physique nécessite du présentiel pour atteindre un niveau de compétences crédible. Les prétendues TICE ne sont actuellement que des béquilles bien rudimentaires ne compensant pas les effets des réductions d’horaires. La diminution des cours magistraux ne sera pas une avancée pédagogique majeure pour un enseignement de qualité se voulant à la portée de tous. Ce ne sera pas non plus une économie importante vu qu’ils représentent moins de 10% du coût total de la formation d’un étudiant. Les meilleurs étudiants n’ont évidemment pas besoin d’aller en cours, ni en TD d’ailleurs, car leurs capacités intellectuelles leurs permettent d’assimiler seuls des quantités phénoménales de connaissances. Ceux-là réussissent partout, l’Université est le meilleur tri pour les sélectionner. On peut les « former » avec les plus piètres pédagogues mais néanmoins Professeurs sans aucun problème, ils feront d’excellents chercheurs et plus tard d’excellents universitaires. La mission formation de l’INSA de Lyon est toute autre, on ne cherche pas les meilleurs des 800 ou 900 d’une promotion, l’école doit former 800 ou 900 bons ingénieurs dans des spécialités utiles à l’industrie avant de sélectionner de futurs docteurs pour les laboratoires. Le défi est plus difficile à relever et nécessite des moyens spécifiques. Par ailleurs, le prétendu recours massif au travail personnel ne parait pas la méthode la plus efficace pour amener des centaines d’étudiants à un niveau conceptuel élevé. Le niveau des étudiants anglo-saxons est représentatif des résultats obtenus avec cette méthode pédagogique recommandée par les innovateurs économiques
L’apprentissage par projet « libre » est aussi un leurre, son principal objectif est de ne pas occuper en permanence les enseignants-chercheurs pour qu’ils disposent de plus de temps pour leur recherche avec les futurs docteurs pour épaissir leurs dossiers de publications. L’efficacité pédagogique a un prix et l’évolution des métiers d’ingénieur imposent une formation pluridisciplinaire de plus en plus en pointue. Depuis une vingtaine d'années, certaines formations d’ingénieurs "classiques" associent souvent le contenu de trois ou quatre DEA d’il y a trente ans. L’enjeu est incompatible avec la réduction systématique des volumes horaires de face à face pédagogique. On est arrivé à un minimum vital pour le contenu basique de certaines spécialités d' d’ingénierie. La suppression de modules d’enseignement est la solution la plus radicale pour satisfaire les injonctions d’économies, elle sera sanctionnée à terme par les futurs employeurs qui ne trouveront plus les compétences souhaitées chez les ingénieurs INSA. La tendance est à la réduction de la différence de qualité entre diplôme d’ingénieurs et masters universitaires. Est-ce une volonté délibérée ou un mal contre lequel on pourrait lutter si la direction en avait la volonté ?
L’INSA de Lyon a la capacité de concevoir des évolutions pédagogiques avec ses 600 enseignants titulaires et de nouvelles ressources pour développer des outils TICE digne de ce nom. A l’occasion de départs à la retraite d’administratifs plus ou moins utiles après l’informatisation des tâches courantes, les postes pourraient être redéployés vers des emplois d’infographistes et programmeurs compétents mis à disposition des départements pour le développement d’applications interactives de préparation aux cours magistraux, aux travaux dirigés et aux travaux-pratiques. Le but restant la transmission de connaissances toujours plus pointues dans le même volume horaire pour correspondre aux attentes de l’industrie en termes de niveau scientifique et technique. Cette évolution nécessitera aussi des investissements pour la formation, notamment sur les plateformes de travaux pratiques que certains doivent rêver de remplacer par des ordinateurs bien moins chers. Le jour où la réalité de l’expérimentation disparaîtra des cursus d’ingénieur, le diplôme correspondant sera en très grand danger à moins qu’il ait été éliminé avant car trop coûteux !
La direction pourrait tenter d’insuffler un courant nouveau pour que les enseignants-chercheurs reviennent vers leur fonction de formateurs. Cette idée relève de l’utopie, surtout après cinq ans de gouvernance autoritaire ignorant les réalités du milieu universitaire. L’esprit général est de plus en plus proche de celui des collègues de l’Université. La caricature de l’enseignant-chercheur qui accorde 200 heures de son temps annuel à la formation et 1200 heures à la recherche va devenir de plus en plus souvent la réalité. L’étudiant INSA recevra le même manque d’attentions que celui de l’Université, et il aura le même salaire d’embauche.
 Une direction compétente pourrait concevoir un vrai défi à destination des étudiants pour les quatre ans à venir : créer les conditions pour que les enseignants-chercheurs consacrent au moins 400 heures de leurs temps annuel de travail à la formation. Les crédits accordés aux plateformes de travaux pratiques pour leur renouvellement constant, et la création d’équipes de réalisation de supports pédagogiques de qualité dans les départements seraient les premiers éléments constructifs de cette nouvelle politique pédagogique. Et pour mettre les enseignants-chercheurs en marche, il suffirait peut-être de demander aux conseils statutaires de l’établissement de définir des critères de promotion favorisant les collègues actifs en véritables innovations pédagogiques approuvées par les étudiants. Il n’est pas difficile de prévoir que pareille évolution ne sera pas conduite par M. le Docteur E. Maurincomme. Et il ne faudra pas s’étonner de voir l’INSA de Lyon continuer à baisser dans les classements nationaux et internationaux.

La sauvegarde de l’établissement et du modèle d’ingénieur INSA ne pourra pas venir de son intégration dans la COMUE Université de Lyon et des actions de son éventuel futur Vice-président Innovation. Mais est-ce la bonne question ? En guise de bilan de son premier mandat, le directeur actuel a déclaré : « Nous avons remis en marche une institution qui avait un peu dérivé. » Mis à part, le déficit du fonds de roulement, cet avis frise la calomnie, pratique connue pour mettre en valeur des résultats insuffisants. A son arrivée en 2021, l’avis du successeur de M. le Docteur E. Maurincomme sera sans doute plus édifiant avec des données objectives recueillies sur la période 2011-2021. Il est regrettable qu’un ancien élève de l’INSA de Lyon n’ait pas développé l’école comme ses prédécesseurs. Est-il venu pour servir l’école ou pour s’en servir dans le cadre d’un changement de carrière ?
 Le document INSA 5717 devait viser à lui tisser une couronne de lauriers pour son premier mandat en le comparant à ceux de ses prédécesseurs plus proactifs. Finalement, ces six chapitres ne sont qu’un exercice de communication ne représentant pas les valeurs de 60 ans d’INSA mais le manque de professionnalisme de la direction de 2011 à 2016.

Jean-Claude BOYER – CM 70
INSA de Lyon.

PS : Cet article est le dernier de la série des 16 publiés sur le blog INSA Lyon retraite/JCB pour compléter et illustrer le document INSA 5717. Les faits relatés sur la période 2006-2016 sont tous authentiques et ont eu pour témoins des acteurs encore présents à l’INSA ou facilement joignables. La direction de la communication et M. le Docteur E. Maurincomme, Directeur de l’INSA de Lyon, peuvent évidemment faire valoir publiquement leurs droits de réponse et apporter des interprétations différentes à mes commentaires.


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